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Maurice Dantec – Welcome to the black box, babay
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L’HOMME DE NOWHERE LAND

Pour Paul Marchand – 1962 – 2009

NOWHERE LAND

Il y a quelques jours de cela disparaissait un authentique héros. Un homme qui n’avait pas cinquante ans, et qui pourtant était mort plusieurs fois déjà. Ce héros n’était pas une « icône » mondiale, son nom n’était connu que de ceux qui savent, il ne vouait aucune admiration particulière pour les parcs à enfants et son épiderme n’était sujet à aucune variation de couleur.

Il n’était « Roi » d’aucune « Pop », sinon celle rythmée par le tir des katiouschas et des fusils d’assaut. La crise cardiaque fatale qui a emporté la superstar bionique de Berverly Hills a très vite focalisé l’attention du troupeau mondialisé sur une mort d’autant plus anecdotique qu’elle était à la hauteur, terriblement banale, de la vie qui l’avait précédée. Celle d’un produit de grande consommation.

L’homme dont je veux vous parler a dialogué avec les morts, et il n’a pas été entendu des vivants. Il a conversé avec les armes et les tueurs qui les tiennent, mais il y avait plus urgent à faire, et plus important à écouter, voter pour les Vélibs, lire le dernier ramassis de poncifs humanitaires d’un de nos auteurs nationaux, se pâmer pour un discours de Ségolène Royal, ou une analyse géopolitique de Jean-Luc Mélanchon, voire d’Alain Soral.

Cet homme n’est pas mort dans l’indifférence générale. Cela aurait été, pour nos démocrates-pigistes, une marque d’honneur – apophatique certes – mais qui n’aurait pas convenu à leur méthodologie éprouvée pour tout noyer dans l’in-différence relative.

Deux ou trois entrefilets, dignes d’un vulgaire fait-divers, auront permis à la presse, que l’homme en question connaissait fort bien, de pouvoir se justifier à peu de frais, c’est le cas de le dire, et d’enterrer au plus vite le souvenir du défunt, si possible en même temps que le cercueil.

Je n’ai jamais rencontré Paul Marchand, puisque tel est son nom.

Nos chemins se sont sans doute croisé, je pense, à une certaine époque, quelque part dans l’ancienne « Europe de l’Est ».

Son nom était déjà connu à Sarajevo, bien avant que j’y transite. Considéré comme un fou, un paria, un non-journaliste (quel honneur), il défiait toutes les conventions de la médiature professionnelle, s’aventurait là où il ne fallait pas, voyait donc ce que les autres ne voyaient pas, bref accomplissait son authentique travail de témoin, qui ne consiste pas à s’engourdir de pseudo-objectivité, mais à vivre, jusqu’au bout de la nuit, l’expérience ultime de la « sympathy for the devil ».

Je n’ai jamais rencontré Paul Marchand, pas même alors qu’il vivait comme moi à Montréal. C’est peut-être pour cette raison très précise que c’est le personnage d’un de mes romans qui a croisé sa vie à Sarajevo. Il existe sans doute une loi physique inconnue qui empêche toute redondance entre la vie et la fiction. Si Paul Nitzos, dans Villa Vortex, devait rencontrer Paul Marchand, peut-être était-ce au prix d’une « véritable » rencontre, dans ce que certains osent encore dénommer « réalité ».

Une forme de pudeur, qui ne m’arrêterait plus aujourd’hui, m’a fait me sentir obligé de ne pas user de sa véritable identité. C’était une double erreur. Sur le plan littéraire, mais aussi sur celui de l’exigence absolue de la vérité, lorsque, précisément, elle s’est frottée pour de bon au feu du diable.

Quelques personnes, j’espère, l’auront reconnu sous les traits de « Chambard », car pour tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, traversèrent l’expérience de l’implosion yougoslave, quelques rayons de courage à l’état le plus pur permirent de conserver l’espérance, au milieu des bureaucrates de l’ONU, des journalistes planqués à l’Holyday Inn, des visites de Susan Sontag ou de Bernard-Henri Lévy.

Paul Marchand fut un des ces hommes là, et probablement le plus singulier d’entre tous.

Il ne savait pas faire le « moonwalk », car c’est sur les astres de la destinée qu’il dansait.

Cela semble une raison suffisante pour que cette époque l’oublie au plus vite.

Cela semble la raison nécessaire pour que nous oubliions au plus vite cette époque.

C’est beau une ville qui brille le jour

Quinze jours après les attentats du onze septembre, un torchecul nanarchiste québécois dénommé Le Trouble affichait en première page, sous une photo des tours en train de s’effondrer – les mots suivants : ” LA DESTRUCTION TOTALE DES ÉTATS-UNIS EST NECESSAIRE À LA SURVIE DE L’HUMANITÉ “.

C'est beau une ville qui brille le jour

Nous n’épiloguerons pas des heures durant sur ce voltairisme perruqué qui s’est trouvé un nouveau look avec le sportswear-de-combat-de-rue agréé ATTAC, le nono-trotskysme a ici des émules jusqu’aux plus hauts grades universitaires, il n’est pas un analphabète marxiste local qui ne puisse citer par c½ur son Chomsky ou son Bovidé, comme il y a 30 ans, lorsque des fils de bourgeois décérébrés par leurs mauvais trips à l’acide revenaient de Chine Populaire le Petit Livre Rouge à la main, et un volume analogue d’inepties criminelles à la bouche.

Pour revenir à ce numéro du “Trouble”, cet “organe” de défécation de la sous-pensée d’extrême-gauche, le plus terrible résidait dans la parfaite innocence avec laquelle les libraires de Montréal vendaient pour 1 dollar, l’équivalent local des trente deniers j’imagine, cet extrait de jus de tuyau d’évier, entre la dernière autobiographie sexuelle de Christine Angot, et la dernière autofiction sexuelle de Catherine Millet, à moins que ce ne fût l’inverse.

Je trouvai même un des exemplaires de cette scrofuleuse publication à la Librairie Gallimard, supposée pourtant être l’antre de la ” culture humaniste française ” ; on dénichait d’ailleurs ce concentré d’eau de vaisselle antisémite et tristement fascistoïde (jusqu’au niveau de la langue, qui ferait passer Luc Plamondon pour Chateaubriand), dans une douzaine de librairies ” underground ” de cette bonne ville de Montréal, et aucun propriétaire ne sembla s’en émouvoir lorsque je leur montrai la double page centrale reprenant la couverture avec, en sus, moult explications ” politiques ” des décérébrés nanarcho-trotskysants. Les moins lobotomisés d’entre ces libraires convinrent pourtant qu’il y avait peut-être quelque chose qui clochait lorsque je leur demandai de remplacer les mots ” États-Unis ” par ceux de leur choix : Québec, pour commencer, ou alors Rwanda, Palestine, Afghanistan, Antarctique, voire Principauté du Lichtenstein.

LA DESTRUCTION TOTALE DU QUÉBEC EST NÉCESSAIRE À LA SURVIE DE L’HUMANITÉ.

Voici ce que moi, à cette heure, je me mis à leur dire, et j’ajoutais : celle de la FRANCE de 1789 aussi.

Voilà pourquoi je suis sans doute, selon messieurs Maurice T. Maschino et Ignacio Ramonet, du Monde Diplomatique, un de ces odieux ” nouveaux réactionnaires ” qui soutiennent sans réserve l’Amérique contre le nihilisme transnational. Je reviendrais un jour plus longuement sur la différence fondamentale qui me sépare à jamais des Finkielkraut, Alain Minc et autres BHL, mais en un mot je me dois d’affirmer que mon combat est bien celui du Christianisme contre les hérésies modernisées, dont la leur, à eux tous : celle du ” libéralisme ” des Droits de l’Homme, car c’est elle qui désormais entend annihiler par tous les moyens possibles ce qui reste du génie de la civilisation occidentale, c’est elle qui a transmis le virus des ” Lumières ” à ceux qui, aujourd’hui, vieille histoire, s’en servent pour notre destruction.

Marxisme et libéralisme ne sont que les deux faces symptomatiques de la même maladie congénitale de la modernité : l’Homme à la place de Dieu, le Marché à la place de la Providence.

L’Amérique, depuis le 11 septembre 2001, a commencé une mutation métapolitique dont ceux qui en devinent les contours savent que cela signifie l’abandon définitif, par leur SURPASSEMENT (et non par simple réaction), des préceptes politiques et métaphysiques du rationalisme sur lesquels, paradoxalement, elle s’est fondée.

On comprend leur terreur.

Le capitalisme protestant, par sa prise de conscience brutale d’être le nouveau centre catholicos – universel donc schismatique – du globe planétaire, est à jamais bouleversé, ce n’est pas tant les chiffres de la Bourse qu’il faut surveiller, que la coupure définitive que l’acte du onze septembre a consacré entre l’Ancien et le Nouveau Monde. Or cette coupure est fractale, elle se propage de l’universel au singulier, et retour, jusqu’au c½ur même de l’Amérique impériale. Elle promet à cet Empire la même métamorphose que celle que Rome connut lorsque Constantin se convertit au christianisme, il y a dix-sept siècles. Cette séparation ne promet rien de moins en fait, que la réunification du christianisme, au-delà de lui-même.

Dans la Dernière Rome, la Quatrième du Cycle.

Oui, on comprend de mieux en mieux leur terreur.

Il faut dire que la gauche antimondialiste se trouve dans une position de plus en plus inconfortable. Après avoir essayé sans succès de réhabiliter le communisme et ses cent millions de morts, elle s’est penchée avec la compassion qu’on lui connaît sur de nouveaux “ennemis-de-l’Impérialisme” et autres “amis-de-la-cause-des-peuples” : les Arabes. Ces derniers ont en effet l’insigne avantage sur leurs prédécesseurs russes de n’ÊTRE PAS DES OCCIDENTAUX. Leur haine à notre égard échappe de loin aux cadres rationnels du léninisme.

Mais chaque jour qui passe montre de l’Islam moderne son vrai visage, celui d’un résidu nationaliste du socialisme, décomposition idéologique désormais fort bien connue, mélangé au couscous des Oulémas et de l’Ayatollah Khomeyni. Conclusion : il ne se déroule pas 24 heures sans qu’une dizaine de chrétiens, de juifs ou d’hindous ne soient assassinés quelque part dans le monde, et je ne parle pas de ces salopards de touristes occidentaux qu’on carbonise dans des discothèques de plage.

Depuis le 11 septembre 2001, les révisionnistes de gauche s’y entendent pour nous culpabiliser : la vie d'”un Américain” vaudrait celle de “cent Palestiniens”, etc.

On remarquera que pour ces hippopotames de la bonne conscience, un musulman bosniaque assassiné par des communistes yougoslaves ne vaut pas le millionième des larmes versées sur le corps d’un “combattant de la liberté” palestinien qui se sera fait sauter à coup de C-4, et un autobus rempli d’enfants avec. Pour ces mêmes barrisseurs patentés des droits-de-l’hommeuh, il est plus que probable que les 120 000 algériens assassinés en dix ans (une moyenne de mille crimes de guerre par mois, à mettre en rapport avec le record journalier établi par les troupes du Reich en Ukraine en 1941) l’aient été par une secte suprématiste norvégienne, ou une amicale de bowling patagone proche de l’Opus Dei.

Ainsi les amalgames des prosateurs gauchistes se font-ils de plus en plus grotesques, mais illustrant par cela la célèbre devise d’un grand socialiste national, Herr Doktor Goebbels, ils savent bien que plus le mensonge est gros plus il a de chances de passer.

En martelant nuit et jour depuis un an que Bush et Ben Laden se VALENT, que la civilisation occidentale EST ÉGALE à celle des Talibans, que Bush est un “idiot” et un “criminel de guerre” ( pourquoi ? pour avoir éradiqué les hooligans d’Al-Qaeda des stades de Kaboul ?), que les USA sont une DICTATURE qui voudrait contrôler l’Irak pour son pétrole (et la Bosnie, bande de truffes, j’imagine pour ces verts pâturages ou ses chemins de campagne ?), en affichant chaque jour sur les murs de cette ville un nombre quotidien de pamphlets antisémites et/ou anti-occidentaux tel que la SS ne put jamais en affubler Berlin, en transformant Concordia en véritable équivalent de l’Université Islamique du Caire, où il ne fait pas bon se dire ouvertement juif, ou pire ” judéo-chrétien ” – vous risquez aussitôt la bastonnade modèle Hezbollah -, bref en faisant du Québec une petite sous-Californie post-moderne, autocentrée sur son nombril de ” colonisée “, prête à se vendre à tous les maquereaux du non-alignement, où même les Conservateurs Canadiens, comme cet abruti de David Orchard, prennent les patins des nono-trotskystes pour combattre ” l’américanisation “, en conduisant par conséquence la jeunesse d’ici dans un pauvre simulateur virtuel de la Révolution Sociale modèle Mai-68, les universitaires marxisants de ce ” pays ” auront réussi l’impossible : couper de toute véritable ” américanité ” sept millions de français-américains, en en faisant des ” québécois “, nationalisme sauce poutine et socialisme en micro-brasserie, abrutis par 30 ans de propagande antichrétienne, antisioniste, anti-occidentale et furieusement tendance.

En Europe, aujourd’hui, le nouvel ennemi est déjà clairement désigné : L’Amérique. Autant dire ces salauds de cow-boys texans qui n’ont pas eu le tact de rester dans leur coin au XXe siècle quand notre Continent des Lumières inventait successivement le communisme et le nazisme, Montherlant et Sartre, Sheila et Patrick Bruel.

Comme l’explique finement Ignacio Ramonet dans sa Pravda parisienne, un Empire n’a pas d’alliés, il n’a que des vassaux.

On comprend ici que la France de Chiracospin, l’Allemagne de Schroeder, ou le Duché du Luxembourg ont donc encore des ambitions circumterrestres, et surtout les moyens de les réaliser, comme au temps de Clemenceau, de Bismarck, de Napoléon ou de Charlemagne, soit, mais il faudrait sans doute prévenir au plus vite nos intellectuels de choc que, s’étant vassalisée de fait dans l’orbite marxiste-bureaucratique depuis sa création, l’Europe de Bruxelles ( entre 15 et 25 nations sans aucune organisation démocratique, et qui viennent faire la leçon aux USA), ne sera bientôt plus qu’une vaste zone de non-droit, de féodalités régionales-maffieuses et de guerres civiles, où leurs amis néo-talibans et post-communistes régleront leurs comptes, entre deux génocides qui renverront l’Ex-Yougoslavie au rang de charmant petit camp de vacances balkanique.

Aussi, je vais m’efforcer dans les temps à venir de clamer au plus fort ce conseil à tous les américains que je rencontrerais, où que j’aille :

PAS UN G.I NE DOIT MOURIR POUR CHIRAC, SCHROEDER, JOSÉ BOVÉ OU NICK MAMERE.

Puisqu’ils détestent tous tant que ça l’impérialisme américain, il est impératif que les troupes US quittent IMMÉDIATEMENT la Bosnie, l’Albanie et le Kosovo, laissant ce bourbier ineffable aux mains compétentes – ô combien ! – de l’Armée française et de quelques supplétifs hollandais, comme à Srebrenica.

L’US Army doit également QUITTER au plus vite l’Arabie Saoudite, et les Émirats Arabes, histoire de laisser tout ce joli monde face à ce grand libérateur des peuples qu’est ce bon Saddam Hussein. Car les Américains doivent bien se pénétrer de l’idée que c’est la présence de leurs forces armées qui garantit là-bas le STATUQUO actuel. Faisons donc revenir G.I Joe à Madison-city, et regardons ensuite les Zéropéens et les anarcho-démocrates donneurs de leçons se débrouiller avec le CHAOS, dont paraît-il certains font l’éloge.

Les Américains sont coupables quoiqu’ils fassent : coupables d’intervenir. Coupables de ne pas intervenir. Coupables de ne pas l’avoir fait assez vite lorsqu’ils l’ont fait, ou bien alors coupables des pertes civiles causées par leur intervention. Coupables d’avoir ” déclenché ” la guerre du Golfe, coupables de ne pas l’avoir finie tout à fait, BREF :

Tant qu’à faire, les gars : BACK HOME.

Les USA ne DOIVENT, selon moi, EN AUCUN CAS empêcher Saddam d’avoir sa Bombe. Au contraire. Les Zéropéens et leurs cinquièmes colonnes locales l’aiment tant, ce cher Leader Baassiste, qu’il faut TOUT FAIRE pour qu’il en dispose le plus vite possible, comme ces chers communistes nord-coréens.

Entre-temps, l’Hémisphère libre se sera j’espère doté d’un système de défense antimissile dont l’Europe ne veut justement pas entendre parler, sa prescience politique nous estomaque encore une fois, comme en 40.

Puis nous irons visiter Paris en combinaison NBC, qui n’aura jamais mieux mérité son surnom de Ville-Lumière.

C’est beau, à ce qu’il paraît, une ville qui brille le jour.

Maurice G. Dantec

*Texte publié dans Cancer ! # 7 (décembre 2002)

Biographie

“un beau jour, il faudra tuer l’homme qui est en moi”

Maurice Georges Dantec naît à Grenoble le 13 juin 1959, au sein d’une famille communiste, d’un père journaliste scientifique et d’une mère couturière et employée de service de la Ville d’Ivry-sur-Seine. Il passe la majeure partie de sa prime enfance dans cette ville, en pleine banlieue « rouge ». À l’âge de 5 ans, de violentes crises d’asthme vont éveiller en lui « d’atroces angoisses de mort imminente », dont le souvenir va hanter son adolescence. Ces problèmes de santé et la séparation de ses parents vont le conduire à vivre avec sa mère et sa soeur durant plus de 5 ans dans les Alpes, près de Grenoble, sa ville natale.Après une scolarité brillante, il entre en 1971 au lycée Romain-Rolland, où il rencontre Jean-Bernard Pouy, futur créateur du Poulpe, qui amplifie son attirance déjà bien ancrée envers les littératures “marginales” américaines de l’époque (roman noir, écrits psychédéliques, science-fiction). Très tôt, il devient également un fervent lecteur de Nietzsche et Gilles Deleuze. À la fin des années 1970, une fois le bac en poche, il débute des études de lettres modernes qu’il abandonne rapidement pour fonder les groupes de rock « État d’Urgence », puis “Artefact” . Durant les années 1980, il continue ses aventures musicales tout en travaillant en tant que concepteur-rédacteur dans la publicité.

Après avoir créé, en 1991, sans succès, une société de communication multimédia, il décide de se « mettre à écrire sérieusement », tout en travaillant dans une agence de télémarketing. Sur recommandation de Jean-Bernard Pouy, il soumet en 1992 à Patrick Raynal, directeur de la collection Série Noire, un « volumineux et impubliable manuscrit de cinq cents feuillets de deux mille signes » : l’éditeur , qui voit en lui “les signes d’un phénomène littéraire“, l’encourage alors vivement à lui livrer un autre ouvrage.

Interview pour Noise (Métacortex)

INTERVIEW MAURICE G. DANTEC NOISE MAGAZINE

Interview pour Noise

L’écrivain rock’n’roll. C’est presque un cliché. Pourtant, si on y regarde bien, peu d’écrivains français ont su faire de la littérature avec cet héritage électrique qu’on leur a légué. On a toujours beaucoup écris sur le rock’n’Roll, mais peu de romanciers ont su écrire avec le rock’n’roll. Votre littérature à vous est indissociable du rock’n’roll. De l’influence du rock psyche et du glam sur vos jeunes années à votre parcours en tant que musicien en passant par votre curiosité toujours vive pour ce que continue de produire cette musique à l’aube du XXIème siècle, est-il sérieux de dire que votre verbe a été forgé dans la musique électrique ?

C’est extrêmement sérieux en effet. Vous citez le rock psychédélique des années 60, le glam-rock des early 70s, il ne faut pas oublier Bowie, Iggy, Lou Reed, Roxy Music, Eno, la demi-décennie punk/new-cold-wave (76/77-82/83), la transmutation fondamentale SexPistols/PIL, Joy Division,  mais aussi les formes originelles du hip-hop (electrofunk new-yorkais, gogo-music de Washington DC), l’électro-industriel allemand, belge ou britannique, le mouvement techno de Detroit (Kraftwerk mixé avec le funk de Motor-City), l’aventure Hacienda, Happy  Mondays, Stone Roses, etc, des groupes  majeurs comme U2, Nine Inch Nails, ou Prodigy. Je ne cherche pas à « être au courant », c’est le courant qui cherche à être en moi, bref, le rock à joué en ce qui me concerne le rôle que le « polar » a je pense joué pour Manchette : l’expression artistique fondamentale du XXe siècle, c’est à dire celui de  l’arraisonnement de l’Homme par la Technique-Monde.

On pourrait rajouter néanmoins d’autres éléments clés :`

  • – la musique « classique » russe, il conviendrait mieux de dire « romantique » ou « post-romantique », ainsi que Mahler, et Beethoven.
  • – Des musiciens « contemporains » aussi différents que Debussy, Bartok, Messiaen, Ligeti.
  • – La musique « répétitive » : Terry Riley, La Monte Young, Steve Reich, Philip Glass.
  • – La musique du « Grand siècle baroque », selon moi 1650-1750 : Bach, Pergolèse, Haendel, et jusqu’à Mozart.
  • – La musique populaire celtique (j’y inclus certaines formes de country-music américaine).

– Vous avez fait partie du groupe État d’Urgence (plus tard rebaptisé Artefact) entre 1977 et 1980.  Un autre écrivain (qui est aussi devenu cinéaste) a également traversé ces années dans le même milieu. Je pense à F.J. Ossang, qui a marqué la scène post-punk avec son groupe MKB-Fraction Provisoire. Souvent associée au Rock Alternatif naissant, leur musique était pourtant très proche de vos centres d’intérêt de l’époque (même goûts pour la musique industrielle à la Throbbing Gristle et la littérature anglo-saxonne des Ballard/Burrough).

J’ai connu MKB-Fraction Provisoire au tournant de la décennie 70/80, après le split d’Artefact en tout cas. Je me souviens les avoir vu sur scène, mais avec d’autres groupes, un festival peut-être, je ne me souviens plus des circonstances exactes. J’avais noté la proximité de certaines influences, mais musicalement je m’éloignais déjà de cette scène post-punk alternative, je n’écoutais plus que de la cold wave, et les prototypes electro-indus. J’ignorais qu’Ossang faisait partie de ce groupe.

Dès 1983/84 j’ai commencé à abandonner le navire de la scène rock française. Fin 1985, je travaillais déjà pour le Capital-Simulacre.

– En parlant de scène post-punk française dans American Black Box, vous dites “Au début des années 80, on pressent que bientôt nous aurons le choix entre les Béruriers Noirs et Indochine“. Votre génération n’aura donc jamais pu concrétiser le projet que chérissait Yves Adrien d’inventer le “Rock Nucléaire des années 80”, mission qu’ont en revanche très bien remplis les anglais (PIL, Throbbing Gristle), les Allemands (Einstürzende Neubauten) et les Américains (Suicide). Qu’est-ce qui selon vous a foiré en France ?

Comme d’habitude. Les Français.

– Le rock en France : Les américains ont inventés le rock’n’roll, nous avons eu les yé-yé. Le monde anglo-saxon a donné naissance au Punk, nous avons eu Plastic Bertrand. Les anglais et les américains ont fait naitre le post-punk et le hardcore, nous avons eu le rock alternatif. Au milieu de ce cimetière de mouvements morts-nés sur notre sol, de quels groupes “hors normes”, ou “hors-genres” pouvons-nous tout de même être fiers ?

Métal Urbain, sans doute, pour commencer. Inventeurs avant tout le monde (76-77) de l’électropunk.

Kas Product, qui furent d’une certaine manière leurs successeurs au début des années 80.

Des groupes comme The Dogs. Electric Callas. Marquis de Sade. Je pense aussi à toute une micro-scène proto-electro qui tournait à Poissy sous le nom d’Usinor-Dunkerque, puis des Officiels, puis Century Boys, dont est sorti quelqu’un comme Claude Arto (Mathématiques Modernes), ou « Pat » et « Robert » qui donnèrent leurs noms à l’album des Rita Mitsouko. Que je peux sans problème ajouter à cette liste non exhaustive. Tout comme Alain Bashung, qui reste une singularité, comparable à Gainsbourg. Je n’ai pas très bien suivi ce qu’il a fait par la suite, un peu quand même, mais ce que produisit Daniel Darc avec Mirwais au cours des années 80 était franchement salvateur. Pour terminer, il existe un groupe qui est obscurci par la « renommée » – toute relative – d’Artefact. Je veux parler d’un projet que le groupe a conduit avec le chanteur Gregory Davidow, sous le nom de Spions Inc puis « The Party », avec la participation de Claude Arto, et qui se situe selon moi un cran au-dessus de ce qu’Artefact avait produit de son côté à la même époque.

– Le DVD de La Brune et Moi sort en ce début d’année. Votre groupe Artefact y fait une apparition. Vous rappelez-vous du tournage de ce film, et de quelle manière vous y avez été impliqués ? Quels souvenirs gardez-vous de cette période effervescente ?

Pas toujours si effervescente. C’est précisément ce que ce genre de films avait tendance, immédiatement, à oublier. Il y avait aussi beaucoup d’ennui, ce qui n’était pas pour déplaire à certains d’entre nous, plus sensibles au spleen solitaire qu’aux diverses formes d’enthousiasmes collectifs.

– Dans American Black Box vous évoquez à de nombreuses reprises Yves Adrien. Pourquoi à votre avis la scène Rock en France a donné aussi peu d’authentiques écrivains, juste des écrivaillons de la veine de Virginie Despentes ?

Pour les mêmes raisons que soulève votre question concernant la non-survie du rock français comme entité singulière à partir du milieu des années 80. L’esthétique de dandys atomiques des fulgurances initiales a été transformée en une panoplie « destroy » anarcho-misérabiliste qui ne pouvait conduire qu’à la bennes à ordures, en effet.

– Que pensez-vous de la presse qui traite du Rock aujourd’hui ? Suivez-vous toujours de près ou de loin la presse spécialisée ?

Il n’y a rien à en PENSER. Je ne «suis » ni de près, ni de loin, une « presse rock » qui ne traite de la littérature que dans une rubrique à part.

– Qu’en est-il du projet Aircrash Cult, groupe dont vous êtes parolier, dans lequel on découvre David Kersan (son agent littéraire, ndr) au chant, le musicien français Lionel Pezzano, et produit par David Coquart, Black Box United.

On a pu voir quelques vidéoclips/démo sur le net, un album est-il en cours ?

Un album est en cours de mixage. Le second est déjà prêt à être enregistré.

– “La beauté c’est ce qui en ce monde n’est pas de ce monde” (American Black Box). Dans vos romans, seuls les femmes, les paysages et les phénomènes naturels (les aurores boréales, pour ne citer qu’elles) sont les agents de cette grâce. Si cette beauté que vous évoquez fréquemment dans vos livres s’est incarnée au cours du XXème siècle dans un disque de votre collection, lequel serait-il ?

Non. Je suis prêt à éradiquer toute une ville pour sauver l’intégralité de ma bibliothèque. Je peux faire quelques concessions pour mes disques. Mais pour ne m’en faire conserver qu’un seul, je vous conseille l’usage d’armements non conventionnels.

– Que vous inspire en tant que catholique les pétitions que certains groupes religieux font circuler contre certains festivals de rock ou de métal, considérés comme “sataniques” ?

Ils feraient mieux de s’occuper des vrais agents de la régression satanique/matérialiste, dont certains oeuvrent désormais au sein même de l’Église.

J’ajoute que la mouvance « dark metal/sataniste » me désintéresse au plus haut point.

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– Dans vos fictions comme dans vos trois TdO, la musique tient toujours une place très importante. On a même l’impression à vous lire que chaque livre possède sa propre playlist. Certains titres jouent même un rôle très importants dans la narration en elle-même. Quel rôle dynamique joue le rock sur l’écriture en elle-même ?

Le rock s’inscrit naturellement dans l’ensemble des autres influences musicales, je peux sans problème passer de Ligeti à Renegade Soundwave, de Stravinsky à Bob Dylan, puis de Suicide à Pergolèse. Les « play-lists » sont facultatives, et provisoires, sans compter qu’elles évoluent avec le temps, il m’arrive d’écrire dans le plus total silence, voire avec CNN dans le fond, comme c’est le cas à présent.

– Vous souvenez-vous précisément quelle a été votre playlist lors de l’écriture de Metacortex ?

Oui, je l’ai fournie à l’Association des Lecteurs. Une trentaine de titres, mais en prenant en compte son évolution dans le temps (ndr : en gros on y trouve entre autre Archive, Blue Öyster Cult, Brian Eno & Boards of Canada, Depeche Mode, Suicide, T-Rex, Youth Engine Records, The Who, The The, Hooverphonic, John Carpenter, Gary Numan, Front Line Assembly, Foo Fighters, Sisters Of Mercy)

– Écoutez-vous systématiquement de la musique quand vous écrivez ? Si oui, comment gérez-vous votre playlist par rapport aux différents stades d’écriture du livre ? L’écriture d’un livre comme Metacortex a dû se dérouler sur plus d’un an, dans ces conditions j’imagine qu’une playlist-type doit considérablement bouger durant cette période.

Concernant la première question, je vous réponds un peu plus haut.

Un noyau de base reste en place, généralement, puis la playlist se développe avec l’écriture, et enfin une sélection s’opère d’elle-même, je termine généralement avec un noyau dur à la fin, qui peut être le même que celui du départ ou tout autre chose. Il n’y a aucune règle pré-établie.

– Dans une interview réalisée six mois avant la sortie de Metacortex, vous aviez parlé de l’influence qu’avait pu avoir l’album “Tyranny and Mutation” de Blue Öyster Cult sur l’écriture du roman. Pourtant à la lecture du livre, on ne retrouve aucune référence directe à ce disque. L’influence de ce disque a donc du travailler dans l’ombre. Pourriez-vous nous expliquer de quelle manière ?

Rapport Politique/Culture, Rouge/Noir, Méthédrine/Quaalude, Science/Fiction, Cube-Monde/Métacortex. J’ai bien expliqué ? (rires)

– Le livre s’ouvre sur une citation tirée d’une chanson de Dead Or Alive (non : ABC), puis sur une autre de Joseph de Maistre. Dans American Black Box, vous dites “Il n’y a aujourd’hui rien de plus conservateur qu’un groupe de Rock-music“. Le rock est-il pour vous une forme de réaction contre le monde moderne, comme Maistre a pu être lui-même une réaction aux idéologies progressistes du XVIIIème siècle ?

Cette confusion est de ma faute. Je n’utilisais pas le terme « conservateur » dans le sens où vous l’avez compris, son sens original, « contre-révolutionnaire », j’ai usé du sens qu’il a pris aujourd’hui, à savoir que des groupes comme Metallica (qui est celui que je prenais en exemple, je crois) se contentent de répéter les sempiternels mêmes riffs « métal », avec les postures-clichés qui vont de pair, et les textes niveau secondaire qui les « accompagnent ».

– On a tendance, encore aujourd’hui, à considérer le rock comme une musique subversive, pourtant cela fait bien longtemps qu’elle a totalement été avalée par l’économie-monde. Sous quelle forme pensez-vous que le rock va subsister durant le siècle qui vient de débuter ?

Je me fiche complètement qu’une musique soit « subversive » ou pas. Bach « subversif » !

Il n’y a que les trotskystes pour croire ce genre de balivernes. Le rock subsistera à tout, il a survécu à plusieurs explosions atomiques. Il pourrait même survivre à ce monde. Et à son « économie ».

– Par extension, dans un monde où “jouer le subversif” est un moyen de prendre du galon dans la sphère médiatique, les conservateurs sont-ils les derniers à être capable de créer un authentique scandale ?

Je vous l’ai dit, le mot « conservateur » n’est plus adéquat, car qu’avons-nous à conserver de ce monde merdique, l’autre ayant disparu depuis plus de deux siècles ? Je ne me considère même pas comme un « réactionnaire », réagir ne suffit pas, même si cela prouve qu’on est encore vivant. Je crois au principe d’affirmation nietzschéen. C’est la raison pour laquelle je me définis comme un Catholique-Futuriste.

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– Du personnage de Alice dans La Sirène Rouge (qui a l’age de douze ans a déjà dévorée des tonnes de livres de toutes sortes) jusqu’à vos bikers qui lisent Joseph de Maistre dans Metacortex, vos personnages sont depuis toujours des gens érudits. Leur rapport au monde semble systématiquement passer par le livre. Le vrai challenge serait-il pour vous de raconter une histoire du point de vue d’un homme ordinaire ?

Un homme « ordinaire » n’a aucune histoire à me raconter, quelque soit son « point de vue ».

– Dans votre roman Villa Vortex, on fait exploser des usines en écoutant le “Diamond Dogs” de Bowie, dans American Black Box vous dites avoir aimé écouter “Nightclubbing” de Iggy Pop en pleine guerre des Balkans. Metacortex, lui, se déploie entre deux époques qui circonscrivent plus ou moins la naissance du Rock et la fin supposée du monde telle que nous l’avons connus. Pourquoi le rock est-il chez vous toujours associé à la guerre ou à la destruction?

Ce n’est pas « chez moi ». Le rock est la bande sonore de la seconde moitié du XXe siècle, cela devrait répondre à votre question. Le véritable lieu de naissance de cette musique n’est sans doute pas Memphis, Tennessee, mais Los Alamos, Nouveau-Mexique.

– Vous dites souvent que chacun de vos livres est écris contre le précédent. J’ai cependant l’impression que depuis Villa Vortex (depuis votre conversion au christianisme, en fait), chaque nouveau volume de votre œuvre est un approfondissement de vos préocuppations et une amélioration perpétuelle de la forme. Les questions théoriques me semblent à chaque fois mieux fondues dans la matière narrative, à tel point que Metacortex est de loin votre roman le plus fluide. Est-ce que c’est genre de chose à laquelle vous travaillez, ou bien est-ce que vous laissez l’expérience faire son œuvre ?

Vous avez répondu à la question. L’expérience narrative est précisément celle qui me permet de continuer d’affirmer que chaque livre naît de la destruction créative du précédent. Le Christianisme est basé sur le principe du dogme évolutif et comme le dit Nicolà Gomez d’Avilà, il naît d’une tension toujours entretenue entre hérésie et orthodoxie.

La nécessité d’entrelacer au plus profond du matériau littéraire les questions théoriques et les diverses formes de narration comme des « échos » les unes des autres est une conséquence directe de cette expérience.

– Cosmos Inc et Grande Jonction nous mettaient en garde contre l’avènement d’un monde “mégamachinique” où les hommes seraient devenus les rouages isolés d’une gigantesque machine qu’ils ne parviendraient plus à se représenter dans son ensemble. Dans Metacortex, on est paradoxalement dans un monde où la condition sine qua-non pour survivre est justement de devenir machine (machine à tuer, machine à traquer, machine à décoder les secrets du monde). Metacortex nous dit donc en substance que la machine n’est pas un danger en soi, mais que c’est le manque d’Être face à la machine, notre incapacité a inventer une authentique relation metaphysique homme/machine qui pourrait nous perdre. J’ai bon, m’sieur ?

Tout bon, jeune homme. Vous êtes donc recalé pour un poste aux Inrockuptibles .

– Dans vos romans, survient toujours ce moment où la rencontre d’un imprévu scientifique avec une singularité humaine amène une évolution radicale de l’espèce, ou signe l’avènement du post-humain, ou d’un humain hybride (capable, par exemple, de parler le langage des machines, où de décrypter l’invisible). La technique semble être le seul vecteur qui puisse permettre à l’homme d’accéder au salut. L’homme ne peux t-il se sauver seul ?

Entièrement d’accord avec votre première analyse. Pour la suite : non, non. Relisez votre question précédente. La Technique ne risque pas de « sauver » l’Homme, si quelque chose le peut. La Technique comme « pensée autonome » comme « agent intelligent » à la manière d’Averroes, est née de la séparation absolue établie entre Science et Révélation. Depuis les Racines du Mal j’envisage la question sous cette forme.

Quant à savoir si l’Homme peut se sauver seul, cela consiste d’abord à présupposer qu’il puisse SE sauver. Si c’était le cas, pourquoi ne l’a-t-il pas déjà fait ?

En fait l’homme est sauvé, mais il ne le sait pas, ou refuse de le croire, ou ne veut pas l’être.

C’est la raison pour laquelle la Chute ne s’arrête pas.

– Ce saut quantique dans l’évolution de vos personnages de fiction représente t-il à votre échelle d’écrivain la découverte de certains livres décisifs ?

Livres ou événements « vécus », car c’est la même chose. En fait, bien souvent, ce sont mes personnages qui me guident vers certains ouvrages.

– En parcourant ce qu’on raconte de vous dans la presse et sur la toile, je vois parfois votre nom associé aux mots “islamophobie”, “réactionnaire” et autres noms d’oiseaux. Pourtant quand j’ouvre vos livres, me viennent tout de suite à l’esprit les mots “Lumière”, “Espérance”, “Beauté”, “Poésie du territoire”. Qu’est-ce qui produit selon vous un tel écart ?

S’occuper de politique c’est inévitablement entrer dans les ténèbres humaines. Je ne suis pas « islamophobe », étymologiquement cela signifierait que j’aurais peur de l’islam, ce qui est une bonne blague. Je considère l’islam comme un totalitarisme religieux régressif à la base, je constate que depuis 14 siècles, malgré leur prétendue maîtrise d’Aristote et des chiffres qu’elles ont soi-disant inventé, les différentes sociétés islamiques n’ont pas su produire une seule théorie scientifique d’importance, aucune technologie nouvelle, rien.

Il ne faut d’ailleurs jamais dire que les émirs de la Péninsule Arabique sont devenus riches grâce à leur pétrole. Ils sont devenus riches grâce à notre moteur à explosion.

– Metacortex est probablement le roman dans lequel on trouve le plus grand nombre de morts. Paradoxalement, il est aussi celui qui laisse percer le plus d’espoir. J’ai un peu la même sensation à la lecture de vos textes dits “polémiques” (publiés dans les Théâtre des Opérations, dans Égards ou dans Ring), comme si la colère avait laissé place à une grande sérénité, une grande quiétude face aux catastrophes à venir. Qu’est-ce qui a changé en vous en l’espace d’une petite décénnie ?

La Paix est un moment de la Guerre.

– La notion de sacrifice est omniprésente dans Metacortex. Vous citez Joseph de Maistre, qui a énormément écris sur le sujet, mais on devine aussi en sous-texte une lecture très studieuse de René Girard. Cette notion de sacrifice, j’imagine qu’on la retrouve jusque dans l’acte même d’écrire. Metacortex vous a probablement pris un an / un an et demi de votre vie, que sacrifie t-on en tant qu’écrivain pour accoucher d’un tel livre ?

Plusieurs bons millions de neurones pour commencer. Un sacrifice qui ne comporte pas un don physique du corps n’est… qu’une vue de l’esprit, justement.

– Vous avez toujours revendiqué ne pas réellement être l’auteur de vos romans. Vous dites toujours que le “Je” n’existe pas, que l’écrivain est multiple, que ce sont les histoires qui cherchent à exister à travers vous, que ce sont les voix des morts qui s’expriment à travers votre plume, que l’écrivain n’est rien de plus que le vecteur de forces qui le dépassent. Dans Metacortex, la relation machinique/métaphysique qui va connecter Verlande avec l’invisible, lui ouvrir les secrets qui recouvre le monde, est t-elle une façon absolue de parler de la relation qui vous lie avec ces mondes qui ne demandent qu’à naître ? Metacortex n’est-il pas au fond une allégorie de votre condition d’écrivain ?

Oui, bien sûr, mais tout écrivain, me semble-t-il, est confronté à cette problématique. À lui d’oser l’affronter, ou pas.

Comme tous mes romans depuis les origines, Métacortex n’échappe pas à la régle. Je circonscris de plus en plus la « chose », c’est tout. Network-Centric Schizo-narration.

– Vous ne cachez jamais dans vos romans les livres qui vous ont aidés à les concevoir. Au contraire, les livres des autres interviennent toujours en tant que processus dynamique, à tel point qu’on peux entrevoir au fil des années la transformation de votre pensée rien qu’en parcourant cette “bibliothèque virtuelle”. Vous jouez le jeu d’une transparence totale, là où la plupart des écrivains restent plutôt discrêt concernant les livres qui les influencent/transforment.

Les livres sont des formes de vie.

Si beaucoup d’écrivains restent « discrets » au sujet de leur influence réelle sur leur propre production c’est parce que cette conception leur est étrangère et que par conséquent la « transformation » – à laquelle ils font d’ailleurs souvent référence – reste de l’ordre « intellectuel ».

Or un livre est une expérience physique. Neurophysique.

– Quelle leçons avez-vous tiré des faiblesses de Villa Vortex (premier tome de la trilogie Liber Mundi) avant d’attaquer la conception de ce deuxième tome ?

Que ses faiblesses étaient sans doute des forces mal exploitées. J’ai donc attendu plusieurs années avant de laisser place à ce second volume de Liber Mundi, je ne devais plus pêcher par précipitation, je devais donner le temps à Métacortex de réunir toute la masse critique avant de le laisser détoner.

– Depuis Villa Vortex (depuis votre conversion au christianisme, en fait), vous me semblez produire une authentique littérature de l’invisible, la foi, les anges, le chaos, l’amour, l’entropie. L’essentiel dans la vie terrestre semble être à vos yeux tout ce qui est invisible à l’œil nu. Parmi tous vos livres écrits depuis 2003, Metacortex me semble être le premier a livrer un mode d’emploi, le premier à offrir une arme de guerre littéraire pour décoder le réel.

Vous me permettrez de prendre cela comme un compliment. Tous mes livres convergent vers ce but « viral », mais il est vrai que pour la première fois, avec ce roman, j’ai eu l’impression de toucher pleinement la cible, et pas très loin du centre.

– La chanson “Massacre à l’électrode” que vous chantiez avec votre groupe Artefact à la fin des années 70 commençait sur ces mots : “Fillette qui pleure dans la souffrance“.

Pourchassées dans La Sirène Rouge, assassinées dans Les Racines du Mal/Artefact/Metacortex, torturées et transformées en automate dans Villa Vortex, la fillette suppliciée est une image récurrente dans l’imaginaire Dantecquien depuis plus de 30 ans. D’où vous vient cette obsession ?

Mon côté sentimental, je présume.

Plus sérieusement, je ne sais pas, et peu importe. Elles, elles le savent, c’est amplement suffisant.

– De la même manière, le symbole de la bibliothèque est un élément central, aussi bien dans votre vie que dans vos romans. Je ne ferais pas l’affront de vous demander pourquoi cette récurrence, j’aurais plutôt tendance à me demander pourquoi cet élément est si peu cet élément dans la littérature des autres.

Parce qu’ils font de la « littérature » avec leur moi.

En ce qui me concerne, ma littérature a pour objectif la destruction de ce qu’il en reste.

– Que trouves t-on comme acquisitions récentes dans votre bibliothèque ?

De la Patristique essentiellement.

La Route de Mc Carthy. Les dernières productions de JG Ballard. Novalis (Le Brouillon Général).

Le dernier catalogue Sig-Sauer.

– Vous associez également le rock au Christianisme. Dans American Black Box vous dites “j’ai trop aimé le rock’n’roll pour autre chose que catholique“. Plus loin, vous récidivez en disant “sans la Très Sainte Électricité de quelques dandies du XXème siècle finissant, jamais sans doute je n’aurais pu adhérer à la religion catholique“. L’Électricité, la Lumière, le Verbe, la Beauté, pourquoi ai-je l’impression que dans votre littérature tout a l’air de provenir de la même source ?

Parce que c’est le cas. Toute littérature est un écho du Verbe, qu’on le veuille ou non.

– Vous venez récemment de changer d’éditeur et venez de rejoindre James Ellroy, Dennis Lehanne, mais aussi Giorgio Agamben et Günther Anders chez Rivages. Quel influence va avoir sur votre écriture un tel changement d’éditeur, connu pour le prestige de sa ligne éditoriale, aussi bien dans le roman noir que dans l’édition d’essais ?

Vous avez cité les quatre pôles – je remplacerais peut-être Lehane par J. Lee Burke – par lesquels ma littérature prend forme. Les auteurs de la Technique-Monde devenue omnipotente (avec certains écrivains de SF), et les théoriciens critiques de cet arraisonnement.

Je suis sioniste, et je le dis

Une interview de Maurice G. Dantec réalisée en février 2004 par l’agence de presse franco-israélienne Guysen News, qui refusera de la publier, prétextant une référence à Léon Bloy. Alors que Dantec voit en Bloy un “authentique chrétien sioniste”, Guysen l’a définitivement rangé dans les rangs des plus ignobles antisémites.

Zionist

L’interview

FRANÇOIS MEDIONI: En premier lieu, qu’est-ce qui vous a motivé à entrer en contact avec les Jeunesses Identitaires ?

MAURICE G. DANTEC : Cette mouvance est un rassemblement hétéroclite de jeunes gens perdus de l’Occident post-moderne. J’ai moi-même, étant jeune, il y a un peu plus de 20 ans, fréquenté durant un ou deux ans cette mouvance. Mon idée était d’entamer un dialogue ouvert et critique pour que les Identitaires aillent au bout de leur réflexion et comprennent la nécessité de l’unité mondiale des Chrétiens, du combat aux côtés de l’Amérique Impériale et du Royaume d’Israël contre l’alliance Verts-Bruns-Rouges.

En dépit de la propagande néotrostskiste des médias du pouvoir, ce ne sont pas des NAZIS : en effet, aujourd’hui les Nazis soutiennent ouvertement l’islam radical et se regroupent avec l’extrême gauche anarchiste, comme c’est le cas à grande échelle, vous le savez sans doute, en Californie. Visitez Aryan Nation, un exemple, puis les sites affiliés aux Identitaires, et établissez sans crainte les comparaisons, et les différences : elles sont sans compromis, me semble-t-il. D’autre part, et au-delà même de cette distinction, j’ai bien spécifié dans mon communiqué TOUT ce qui m’OPPOSAIT aux Identitaires, et sur des sujets non négligeables : comme l’Amérique ou Israël. Mais en France, vous n’avez le droit de vous adresser qu’à ceux avec lesquels vous êtes d’ACCORD, ou qui font CONSENSUS. J’aurais dû envoyer ma lettre au Dalaï-Lama, ou à Jacques Chirak le Bienheureux, rien ne me serait arrivé.

Saviez-vous que Maxime Brunerie qui a tenté d’assassiner Jacques Chirac appartenait à cette mouvance ?

D’abord, je m’en fous. Chirak n’est pour moi qu’un valet des islamo-gauchistes et des dictateurs pétrolifères. Il est au pied, tel le chien devant son maître, des Organisations Islamiques de France, qui lui font un socle électoral non négligeable : c’est un TRAÎTRE, il a trahi tout ce que pourquoi 3 générations de Francais se sont battus au XXe siècle.

Ensuite : Maxime Brunerie n’appartenait pas au Bloc Identitaire, mais à un groupuscule fasciste pro-islamiste nommé Unité Radicale, et avec lequel le Bloc Identitaire est, sur cette question centrale justement, en totale rupture – et encore : en fait Brunerie n’avait je crois qu’une carte de militant du MNR, le parti de Mégret ! Nous sommes en pleine manipulation stalinienne de l’information. En France, les rédactions ne sont rien d’autres que des appendices des Renseignements Généraux. Et le pire c’est que tout le monde le sait !

Que pensez-vous de l’idéologie des Jeunesses Identitaires et de l’extrême-droite en général ? Pensez-vous qu’elle est compatible avec l’idéologie qui sous-tend la civilisation occidentale: démocratie, droits de l’homme, anti-racisme (authentique pas la version MRAP) ?

Vaste débat. L’idéologie qui “sous-tend” la civilisation occidentale, cher monsieur c’est d’abord le Génie du Christianisme, durant 18 siècles. Ensuite : “démocratie”, droits de l’Homme, antiracisme, ATHÉISME, c’est justement celle du MRAP, qui est venue recouvrir la première de son bavardage lénifiant ! Celle de ceux qui crient “mort aux Juifs !” dans les manifestations pour la “Palestine” ! C’est celle des Lumières. Celle du rationalisme Jacobin-révolutionnaire. Celle de la République “laïque”. Celle du socialisme institutionnel.

C’est cette idéologie qui “paradoxalement” a selon moi conduit 6 millions de juifs à la chambre à gaz. Relisons Hannah Arendt et Heidegger ! C’est normal : toute cette idéologie moderniste-jacobine est arqueboutée sur la volonté de NIER DIEU, et donc toute souveraineté qui s’y rattache, et tout souvenir même de son existence. En cela le juif, le juif “croyant”, “non-assimilé” à la matrice égalitaire athée républicaine, est un “problème”, une “question” – n’est-ce-pas ?- comme le dirent les exterminateurs marxistes.

Hitler est un Saint-Just allemand, un Luther dégénéré mâtiné de Lénine.

NOUS AUTRES, Chrétiens-sionistes, n’avons pas comme bases idéologiques les terroristes de 1793, de 1870, 1933, ou 1917 !

Le Monde et Libération ont-ils déjà tenté dans le passé de vous discréditer ?

Depuis la parution du Théâtre des Opérations, I et II, la haine à mon endroit ne cesse de monter : c’est que ces gens là m’ont d’abord soutenu, voire encensé. Or, en France, la coutume est de lapper la main du maître médiatico-culturel qui vous a donné quelques miettes à grignoter et permis de vous faire une “carrière” dans la littérature. Si vous ne respectez pas la coutume, vous êtes pire qu’un Judas, car vous démontrez non seulement la mesure de votre liberté, mais celle de leur propre servitude.

Selon vous, pourquoi la mouvance des bobos gauchos vous déteste-t-elle autant ?

Voir la question précédente. Ils me détesteront d’autant plus que je leur montrerais leur propre visage, hideux et cosmétique, dans le miroir de ma littérature : ils y verront la mort au travail, qui les ronge, et les panique.

Quelles sont vos positions concernant les USA, Israël ?

J’écris depuis dix ans. Depuis dix ans j’ai toujours affirmé très clairement mon soutien à la civilisation américaine. Et depuis dix ans, je dérange pour cela. C’est que je ne suis pas un de ces “pro-américains” qui, comme monsieur Colombani, du Monde, braille avec la foule que “nous sommes tous américains” au lendemain du 11 septembre, pour tout de suite après cracher virilement sur les 300,000 GIs morts sur le sol de France, lorsqu’il s’agit de faire pour de bon la guerre au terrorisme et aux dictateurs pétrolifères. En cela, vous noterez que le Monde, ce n’est pas autre chose que La Voix de la France.

Ma conception de l’Amérique a de quoi surprendre un pigiste de la presse Chirakienne, soyez en sûr. Comme en ce qui concerne Israël. Je crois en la destinée manifeste du peuple américain comme je crois en la destinée manifeste du peuple juif, du Peuple de la Parole. C’est pour cette raison que je suis complètement cinglé et bon à enfermer dans les asiles psychiatriques de la République. C’est pour cette raison que les nazillons trotskistes de Libération se déchaînent contre moi.

Pensez-vous qu’il y a aujourd’hui un conflit entre l’occident et l’islam ?

Ce conflit vieux de 14 siècles est brutalement réactualisé à l’heure de l’Armageddon nucléo-orbital, à l’heure de la Technique-Monde. Cela, vous le savez, était ÉCRIT, dans les DEUX Testaments.

C’est pour cela que l’on cherche à me faire taire, de toute urgence : je prétends disséquer les composantes géopolitiques, historiales et eschatologiques de cette Guerre, et je le dis. Je suis Chrétien et je le dis, je suis Sioniste, et je le dis, je crois en la civilisation occidentale, et je le dis, je suis opposé à l’islamisation de la France – et de l’Europe – et je le dis, je suis opposé à la barbarie néonazie des organisations terroristes palestiniennes et je le dis, je suis pour les États-Unis et contre l’ONU, et je le dis.

Je ne mérite rien de moins que la potence.

Vous revendiquez votre catholicisme et vous soutenez les Etats-Unis et Israël, pourtant, la droite et la gauche catholique, pour des raisons différentes, sont généralement hostiles à Israël et aux Etats-Unis. Comment expliquez-vous cette position atypique ?

Le monde change. Le christianisme est en crise mais cette crise est aussi son SALUT. La Guerre en cours est une Prophétie. Aux USA Catholiques, Évangéliques, Juifs, dressent un front commun contre le nazisme islamique et la post-modernité anti-occidentale. En Europe, et en France tout particulièrement, l’athéisme jacobin révolutionnaire aura exercé sa néfaste influence pendant tout le XXe siècle : mais cela est TERMINÉ. Il existe désormais une ligne de convergence ABSOLUE entre les vrais Chrétiens et les Juifs, contre les néo-phillistins d’une Église post-concilaire qui est en train de s’auto-détruire. En “Palestine”, des changements ont lieu. Désormais les Catholiques d’Orient commencent eux aussi à réfléchir et à se demander quel serait leur sort dans l’état indépendant d’Arafat et du Hamas.

D’autre part, notre tradition (méta)nationaliste, européenne, et chrétienne vient de Joseph de Maistre, PHILOSÉMITE bien connu. Et je ne parle pas de Bloy, Boutang, Abellio et bien d’autres : c’est cela être un Chrétien-Sioniste (voir votre dernière question).

Depuis plusieurs semaines, vous êtes mis en cause et stigmatisé dans un certains nombre de médias français, pensez-vous que cela soit du à vos positions politiques ?

Évidemment. Je suis contre TOUT ce qui fait bander le Franchouillard centriste bobo d’aujourd’hui. Contre Chirak. Contre les 35 heures. Contre Nick Mamère. Contre le rap nazi-cool. Contre le pacifisme. Contre Arafat. Contre les Guignols de l’Info. Contre Pierre Marcelle. Contre Thierry Ardisson. Contre Tariq Ramadan…

Quelles sont selon vous les autres motivations de cette campagne ?

La haine des nabots et des écrivaillons post-modernes, tel l’inénarrable acarien Arnaud Viviant, et ses complices de la Nomenklatura intellectuelle parisienne. Tous ceux qui trouvent la lecture de mes romans “insurmontable”. Tous ceux qui ne supportent pas qu’un gars de ma génération ne s’agenouille pas devant le premier caca “déconstruit” de ses contemporains.

Pensez-vous que cela soit susceptible d’avoir des répercussions sur votre carrière littéraire ?

Cela en aura, c’est certain. Ou alors vous ne connaissez pas la République Populaire de France.

NELLY ARCAN : L’ETINCELLE et LES EXTINCTEURS

NELLY ARCAN

Il existe deux manières de succomber au nihilisme. La première consiste à s’en faire l’esclave soumis et fier de l’être, adoptant d’instinct la posture du rebelle qui va de pair, et avalant avec délices toutes les couleuvres que la « post-modernité » lui présentera, pourvu que cela soit confectionné avec des ingrédients « verts » et « éthiquement présentables ».

La seconde se termine plus tragiquement, elle résulte d’un combat perdu d’avance contre la fondation de toute forme de nihilisme : désirer rejoindre le néant, pour s’affranchir de la Faucheuse qui a pris possession de la « vie », mais en se jetant sur sa lame.

Il faut bien comprendre l’aspect paradoxal de ce désir thanatique, il ne s’agit pas en effet d’une quelconque « pulsion suicidaire » comme les magistrats psychanalytiques tentent de nous le faire accroire. Il s’agit bien plutôt d’une tension constamment exercée entre la spirale descendante d’un « dégoût de la vie » résultant tout autant d’expériences personnelles que de leur mise en relation avec l’univers social, et l’aspiration secrète, invisible, indicible, à une authentique illumination.

Nous allons voir comment cette aspiration s’avère au final la dernière boucle du piège que le relativisme intégral aura tissé dans les esprits, durant le temps, précisément, de la vie passée sur cette Terre par Nelly Arcan.

Le premier mensonge que la société québécoise post-modernisée est en train d’élaborer, c’est qu’elle n’est absolument pour rien dans cette « mort volontaire » (c’est en effet le mot juste), et surtout qu’il s’agit là de la « mort d’un être humain », entendez : comme tous les autres.

Un « être humain » comme vouzémoâ, avec ses pulsions maladives, ses problèmes personnels et professionnels, relationnels et intimes, bref, ce mensonge a pour but d’ôter toute singularité à ce qui fore le mystère du suicide d’un écrivain. Car c’est en tant qu’écrivain que Nelly Arcan a été « suicidée » ; comme le dit fort justement, et dans une perfection lapidaire, une certaine CalamitySandrine sur un blog québécois (1)  où j’ai vainement tenté de discuter, « on l’a tuée de sa propre main ». Mais comment cette société, qui a produit les conditions suffisantes et nécessaires à l’émergence puis à la disparition d’un tel écrivain, aurait-elle le cran de se regarder bien en face, dans le miroir de ses constantes trahisons ?

Le blog en question est à ce titre tout à fait représentatif de cette tendance, j’oserais dire cette force d’attraction collective vers la pop-psychanalyse, l’humanisme new-age, l’égomanie consensuelle et le syncrétisme post-moderniste, on est ici pour verser quelques larmes, en précisant parfois que l’on n’a rien lu d’elle (quel intérêt, en effet, s’agissant d’un écrivain) et s’offusquer dès lors que l’on ose remettre en question le « modèle québécois », qui est précisément le seul et unique responsable de cette mise à mort dont il s’agit de supprimer toute la singularité en la mixant aussi vite que possible dans le « moule démocratique ». Cet appendicule de la sphère internet aura forgé sans le savoir la nécessité d’écrire ce texte, tout autant qu’il aura servi de test « en temps réel » des formes diverses et variées qu’a prises le néo-conformisme démocratique. Pour un blog se dénommant sans rire “carnet résistant”, c’était disons… cohérent avec l’époque.

Je me doute bien que le sort d’une écrivaine canadienne, comme il se dit ici, même québécoise et francophone, aura peu de chances de bouleverser les rédactions parisiennes, quoique, justement , le Québec post-moderne des années 2000 se met à avoir la cote chez nos hommes politiques et intellectuels. Elle aura eut droit, n’ayez crainte, à sa rubrique nécrologique et commémorative dans quelque page culturelle d’un ou plusieurs de nos « grands quotidiens nationaux », à peine moins qu’ici-même.

Ce qui compte, en ce cas précis, c’est le nombre exact de poncifs bien-pensants et de critiques préformatées qui auront été pondus à la chaîne, par les sicaires de la presse ou les baronnets de la Blogosphère, pour occulter le fait que ce sont eux, qui formatent la structure de la parole au service du vide, qui sont les plus directement impliqués dans le meurtre, par victime interposée, de Nelly Arcan.

Autant dire dans son sacrifice.

C’est étrange, les meilleurs écrivains québécois finissent inévitablement par se donner la mort; Michel Tremblay les enterrera tous.

Hubert Aquin, dernier génie littéraire national, et nationaliste de la première heure, se suicide lors de l’accession du Parti Québecois au pouvoir en 1976.

Nelly Arcan, une bonne génération plus tard, se donne la mort alors que le post-modernisme relativiste et multiculturaliste est à son sommet.

Ne cherchez pas, c’est le “hasard”.

Tout le monde s’entend – en tout cas – à vouloir effacer la singularité de ce “suicide”, qui n’est surtout pas lié à son existence d’écrivain. Cela demanderait à ce qu’on lise ses livres, pour commencer, effort semble-t-il hors de portée, les commémorations larmoyantes sont plus aisées, et permettent d’évacuer au plus vite l’essentiel.

Ce qui “compte” ce sont les “conditions objectives” de son suicide, c’est à dire ce qu’IL Y A DE COMMUN à TOUS LES ACTES SUICIDAIRES.

Chacun y va de son pathétique crédo, les précédentes “tentatives”, les immanquables « pulsions » de la circuiterie pop-psychanalytique, les « prédispositions » diverses et variées, les « peines d’amour », je passe rapidement sur les invocations pompeuses de “dépressions chroniques”, voire de “psychose”, jusqu’aux « problèmes financiers », sans oublier l’alcool, le sexe, les drogues, ne manque que le rock’n’roll.

Toute la société québécoise, ses medias en tête, a décidé d’aplanir ce qui fonde la singularité d’un écrivain, soit son jeu permanent avec les limites de sa propre destruction. Elle a refusé de comprendre les multiples contradictions qui fondaient son existence unique. Elle fera donc de Nelly Arcan une tragique icône pour tabloïd “intello”, et personne ne se sera posé les vraies questions : non pas pourquoi, ni comment ?

Mais par qui ?

Et pour combien (d’exemplaires) ?

La société “démocratique” aura une nouvelle fois fait valoir les droits de la masse, qui se reconnaîtra dans ce portrait falsifié, et pourra continuer de dormir, en attendant le prochain vol orbital de Guy Laliberté et de son nez rouge.

Nelly Arcan, comme tout authentique écrivain, n’était pas qu’une seule personne, elle était non seulement plusieurs mais elle était à la fois TOUTE personne possible et PERSONNE.

Ceux qui l’ont «suicidée », ses “éducateurs”, les officines de la Médiature, la (dé)génération nihiliste qui lui a donné le jour, tous ont toujours su ce qu’ils faisaient en l’instrumentalisant comme “reine de l’autofiction trash” : en l’emprisonnant dans ce qu’elle paraissait être, y compris à ses propres yeux, on était certain de faire en sorte qu’elle ne devienne jamais ce qu’elle était, comme Nietzsche l’aurait probablement dit.

Je n’écris pas ce texte pour allonger un dithyrambe posthume de plus, et pas plus pour considérer cette mort avec le mépris convenu des écrivaillons du 6° arrondissement, ou de je ne sais quel cours de « cultural studies » , je vais au contraire m’efforcer de démontrer comment, simultanément, Nelly Arcan était un authentique écrivain, c’est-à-dire un être en devenir, tout autant que l’instrument pas totalement involontaire du “piège” dans lequel elle était enfermée, avec l’aide “désintéressée” des médias (dont celui qui l’avait embauchée), en répondant aux attentes d’un public amateur de “transgressions autofictionnelles”, avant, précisément, face au mur du réel, de changer de direction, et de n’être plus comprise, ni suivie par les critiques en vue.

Cette jeune femme était à l’image de l’époque, elle en était son clone, et elle le savait. Ses chirurgies plastiques n’étaient que la conséquence d’une profonde perte d’identité – liée aux nouvelles formes normatives post-modernistes, et ses précédentes tentatives de suicide démontrent, si besoin est, qu’elle avait outrageusement conscience du terrible VIDE que la génération précédente, celle qui lui a “appris” la littérature à l’Université (!), lui avait laissé comme legs.

Prise dans cet étau insoutenable, sa “conscience” d’écrivaine ( c’est à dire double par nature) ne pouvait finir que par imploser. C’est pour cette raison que j’affirme sans ambiguïté que c’est bien la société dont elle était la paradoxale image (sur)vivante qui l’a fait disparaître. Comme Hubert Aquin fut “suicidé” par le social-libéralisme indépendantiste de la société québécoise des années 70.

C’est par ses livres bien sûr, que l’on a une chance de pouvoir comprendre la destinée de cette jeune femme, éliminée par la société dont elle était un des produits les plus aboutis tout autant qu’un pôle de résistance inconscient.

Mais c’est moins par leur contenu manifeste que par leur contenu latent. En fait, lire un livre de Nelly Arcan relève d’une bizarre expérience apophatique, ce qui est dit orbite autour d’un abyssal vide ontologique qui est à chaque fois le secret littéraire de l’ouvrage, son secret, donc son axe .

Dés la parution de son premier roman, « Putain », tout était en place pour la grande bouffonnerie du monde de la Culture, en quête continuelle d’une idole à consommer, jusqu’aux cendres si possible. Le livre de Nelly Arcan tombait à pic pour les pigistes nécessiteux de la critique « subversive », il arrivait en pleine vague « trash » et au moment où les « autofictions » en vogue, de Catherine Millet à Christine Angot, se focalisaient principalement sur les positions du kama-sutra à adopter avec tel ou tel éditeur ou écrivain à succès sur la banquette arrière d’une voiture de location.

Mieux encore, elle s’offrait ainsi aux petits jansénistes du web qui, s’autobombardant « défenseurs de la littérature », s’empressèrent de l’assimiler avec les nouvelles figures « féminines » de cette écriture « transgressive », qui n’est rien d’autre que la panoplie phantasmatique bourgeoise adaptée aux moeurs de notre époque sexuellement « libérée ».

On a beaucoup glosé sur ce livre mais tout le monde s’entendit pour y voir « un cri de haine contre la gent masculine, doublé d’une haine de soi et d’un profond désespoir ». Personne ne sembla prêter attention à la tension dont je parlais plus haut, et qui naissait d’un quatrième terme. Ce terme c’est l’écriture. C’était tout ce qui tentait justement de résister à la haine et au désespoir, c’est à dire au nihilisme ; Cette tension se faisait jour dans l’écriture disais-je, donc par la pensée en mouvement, mais on n’en était encore qu’aux premières secondes post-natales, il s’agissait déjà pour Nelly Arcan de se réapproprier son oeuvre et son destin d’écrivain, convoités par tous les réducteurs de têtes de la culture et de la communication.

Avec la parution de son second roman, « Folle », le processus de digestion par l’estomac du monstre culturel franchit un seuil qualitatif. Ce livre présente en effet comme sous une lumière chirurgicale tout ce que le premier avait jeté dans le chaos de l’électricité nocturne. Pourtant, déjà, Nelly Arcan sut jouer d’un paradoxe croisé : la vie d’une escort-girl est au final plus fatalement « réglée » que celle d’une jeune femme en quête de beauté et en proie au terrifiant conformisme de la « société normale », dans laquelle la seule issue est le pathos, alors que la seule maladie réelle c’est précisément cette société, capable de fabriquer celle qu’elle avait traversée dans le premier roman. Peu de « critiques » ont, me semble-t-il, perçu ce lien mystérieux et pourtant si visible entre les deux ouvrages. L’autofiction semblait vouloir se libérer de sa gangue systémique, certains parlèrent même de « poésie », de petits profs subventionnés lui accordèrent un satisfecit en maîtrise de la langue française, on vanta une « narration » plus construite, mais c’était évidemment pour mieux la confondre avec ce qu’elle pensait être, pour l’identifier avec l’image collective/objective qu’elle se fabriquait d’elle-même, tout autant que l’image subjectivisée que le socius lui renvoyait, avec pour objectif d’ encadrer sa littérature naissante dans les schèmes de la « critique » contemporaine, qui n’aurait plus qu’à débiter à l’avance ses saucisses de poncifs universitaires.

Comme d’habitude, celle-ci manqua l’essentiel, c’est à dire la naissance d’une tragédie.

Désormais la tension exercée par l’écriture se faisait plus sensible, quelque chose résistait au récit lui-même, et surtout résistait à l’écrivain elle-même. En fait quelque chose résistait de l’intérieur à sa propre écriture.

Cela ne pouvait conduire qu’à une crise – krisis, changement – c’est à dire à une authentique catastrophe ontologique, qui est ce moment ineffable où l’écrivain se découvre un être libre .

Le moment le plus dangereux pour tout être humain, en particulier lorsqu’il s’est assujetti au verbe.

La Vérité nous rendra libre, nous apprennent les Saintes Écritures, c’est pour cette raison que la Vérité ne l’est pas. Elle est non seulement le point nodal de toutes les contraintes du Monde Créé, mais elle est aussi la lumière qui se transfigure et s’incarne, jusqu’à l’état de dénuement le plus extrême.

La Vérité gît au fond d’une cellule, ou saigne suppliciée sur une croix, si elle illumine c’est parce qu’elle prend sur elle toutes les ténèbres du monde. Si elle peut nous offrir la liberté c’est grâce au sacrifice qu’elle a consenti de la sienne propre.

La littérature est un lointain reflet de cette étincelle paradoxale ; écrire ne consiste pas à exprimer quelque chose venant de soi, mais à imprimer sur ce soi tout ce que le Cosmos est en mesure d’offrir et d’inventer à chaque instant.

L’écrivain n’est pas un haut-parleur, sauf celui qui aboie avec ses maîtres, l’écrivain est une machine d’enregistrement, de décodage, une machine « en-statique » qui aspire l’univers vers elle, telle une « boîte noire », plutôt que de diriger son esprit vers les extases fusionnelles avec l’extérieur.

A ce stade des hostilités entre l’écrivain Nelly Arcan et la société qui l’a conçue, la disjonction est déjà opérante, même si chacun des antagonistes n’en a pas encore pleinement conscience. Alors que la Médiature Générale et le troupeau démocratique qui la lit s’entendent pour vanter l’aspect « dérangeant », « intime », « cru » et « violent » de ses deux premiers romans, avec le « désespoir » qui va de pair, Nelly Arcan, lors d’une entrevue donnée à l’hebdomadaire VOIR, laisse percevoir la nature du choc dont je parlais un peu plus haut, cet impact laissé par l’irruption intempestive de la littérature au coeur du « soi » qu’elle est venue détruire. Pour la première fois depuis son apparition sur la « scène littéraire », Nelly Arcan laisse échapper quelques mots cruciaux qui démontrent qu’elle a déjà compris que toute poésie, et par extension toute littérature, se doit d’être impersonnelle, comme le savait Georg Trakl :

Quand j’écris, je suis dans un état de grande neutralité. Je ne suis pas affectée par ce que j’écris. Je suis facilement affectée par la vie, les choses qui m’arrivent, mais dans l’écriture, il y a une grande distance qui s’installe. Je travaille énormément le rythme, les phrases, pour que le tout soit fluide. Je veux d’abord servir le sens du texte, et non pas une vérité qui serait personnelle.

Personne ne prit acte de la rupture en fait déjà consommée. Personne, d’ailleurs, ne voulut jamais admettre cet état de fait, jusqu’aux derniers instants la conspiration des imbéciles s’acharna à répéter son mantra et à tenter, souvent avec succès, d’encager l’écrivaine dans un numéro ou un autre de son Magic-Circus culturel.

Pourtant, il suffit à Nelly Arcan d’une soixantaine de pages pour définitivement vitrifier cette critique journalistique amorphe qui, déjà plongée dans son coma générationnel, ne se rendit pas compte qu’elle venait d’être tranquillement irradiée par un « objet » qu’elle ne pourrait comprendre, un « objet » qui la rendrait aveugle ou l’obligerait à coudre ses paupières.

Cet « objet » était un enfant. Un enfant aux miroirs.

Il n’y a rien de plus dangereux qu’un miroir.

Sinon un enfant.

Présenté comme un « conte », accompagné d’illustrations se faisant de plus en plus sombres et étranges au fil des pages, du format d’une nouvelle, ce texte semblait avoir été conçu, consciemment ou non peu importe, pour prendre à revers les dispositifs de la « critique » dont Nelly Arcan avait probablement décelé l’extrême dangerosité, bien plus élevée que celle des milieux interlopes qu’elle avait auparavant fréquenté dans le « red light district ».

Ce livre était à n’en point douter une forme de piège, un stratagème littéraire renvoyé à la face des petits tacticiens de la vie quotidienne.

Les thématiques de Nelly Arcan s’y révélaient cette fois avec une distance totalement assumée, l’impersonnalité ontologique devenait facteur de fulgurances narratives où la problématique de la falsification identitaire du corps « plastique » se faisait jour comme rapport sens/forme.

On y vit la plupart du temps un récit sur l’ « anorexie », les questions soulevées par « l ´usage de la chirurgie esthétique », ou par la « surexposition médiatique » (les journalistes ne savent même pas parler correctement de leur fonds de commerce),  certes on fit remarquer les problèmes d’ « identité » que l’écrivaine semblait « subir » et « révéler » par son écriture, c’est à dire très exactement l’inverse que ce que cette même écriture était précisément en train de produire, y compris contre la volonté de l’écrivain qui la portait.

Ce que Nelly Arcan ne pouvait savoir à l’époque c’est qu’il était devenu impossible à la critique journalistique québécoise de se dédire. On avait fait d’elle bien plus qu’une « simple » écrivaine (il n’est jamais suffisant d’écrire, pour les cuistres), on l’avait couronnée impératrice de la relève littéraire québécoise, reine de la modernité autofictionnelle, elle avait impressionné Paris, elle était publiée au Seuil, elle était promise à un succès international, il aurait été anti-patriotique, et surtout contraire à ses intérêts bien compris, d’émettre la moindre opinion vraiment négative à son sujet.

Quelques uns, micro-exceptions à la méga-règle, firent un peu la fine bouche devant l’abandon de ce qui avait permis le succès initial de l’auteur, mais on peut affirmer sans risque de se tromper qu’ils n’étaient que les dociles instruments de la seconde mâchoire du piège socio-médiatique, ils donnaient du crédit (presque) gratuitement à tous les autres et surtout, ils ouvraient subrepticement la porte à l’incompréhension assumée comme telle.

Que l’on ait saisi la dimension spécifique de ce livre importait peu, il fallait continuer coûte que coûte cette comédie pathétique de la petitesse bourgeoise, qui consistait à encenser (ou « critiquer ») l’écrivain non pour son oeuvre mais pour le personnage public que l’on avait fait d’elle et sur lequel tant de personnes avaient investi.

Ce livre, pourtant, marquait l’heure de la rupture intégrale.

A l’autofiction, Nelly Arcan substituait un récit polymorphe, aux limites du fantastique, dans lequel l’invisible prenait corps et où, étrangement, le thème du miroir, ou plutôt des miroirs, comme jeu labyrinthique, et piège à identité, occupait une place centrale.

La fiction, seul véritable vecteur de la littérature, se libérait de son « auto », réflexif et emmurant, ce « self » qui n’a pour raison d’être que de finir détruit par l’écriture, l’imagination n’était plus contenue par la volonté de coller à la soi-disant « réalité » et se permettait dès lors de côtoyer des territoires mystérieux où les technologies cosmétiques du corps-objet dialoguaient avec les abysses forés au c½ur de l’âme de l’écrivain.

Une étincelle se mettait à scintiller pour de bon dans la cellule, un rayon de lumière prenait son autonomie au coeur de la machinerie humaine socioprogrammée, un départ de feu semblait en mesure de la court-circuiter pour de bon et de faire fondre la carapace de plastique qui séparait encore l’ « individu » Nelly Arcan de la phase de « réunification », cette ultime étape de la quête alchimique, qui est celle de tout être humain qui se met à la disposition du verbe.

C’était aussi le moment que le nihilisme préfère.

La Mort pouvait se contenter d’attendre, ce ne serait plus très long maintenant.

La société de la culture dé-singularisée était déjà prête à faire de la disparition de l’écrivain la chronique d’un suicide annoncé, la rubrique nécrologique était déjà dans toutes les têtes.

Elle ne pourrait éviter de s’inscrire dans celle de Nelly Arcan.

Il suffirait que le ciel s’ouvre.

Le sommet bétonné d’un immeuble, à ciel ouvert. La Cité « humaine » perçue depuis le zénith de la parfaite impersonnalité. Un triangle amoureux à la fois tragique et terriblement « banal ». La trahison comme processus de survie, l’amitié comme bourse d’échanges entre les individus aux plastiques métamorphiques. Le regard de l’autre considéré comme chirurgie intrusive. La haine de soi par soi cristallisée en colère « du double » envers le « moi », désormais clairement désigné pour cible. Le mépris des hommes radicalement accompagné de son équivalent féminin, plus de vengeance et ses boucs émissaires, mais la justice dans toute sa terrifiante et universelle implacabilité, la violence de l’écriture désormais distribuée à tout ce qui se dénomme humanité, une rage glaciale quoique tout juste apparente envers les roitelets de la communication et les Miss-Culture de la modernité. La cosmétique générale comme régime universel des ontologies de remplacement, sentiments annihilés donc exacerbés jusqu’à l’ultra-violence. Le ciel orageux comme une immense blessure qui englobe le monde et dont l’ouverture, paradoxalement, incarcère ceux qui vivent sous son dôme électrique naturel.

Unité de lieu, unité de temps, unité d’action.

Qui aurait pu se douter un seul instant que l’acte de liberté absolue de Nelly Arcan allait prendre la forme du trinôme multicentenaire de la pure prose classique ?

Pas ceux qui, en tout cas, durent avaler la pilule, si j’ose dire, tout en maintenant un semblant de maintien et de correction à la table des invités.

Certains allèrent jusqu’à susurrer des mots susceptibles d ´évoquer, indirectement certes, la notion de « trahison » voire d’ « ingratitude », sans comprendre (comment le pourraient-ils ?) que la « fonction » d’un écrivain, s’il en est une, c’est justement de trahir ce monde et de ne devoir strictement rien à personne.

Les plus courageux d’entre eux parlèrent d’ « abandon » certains firent même vaguement allusion à une possible « régression », voire, pire encore, à une « construction traditionnelle », beaucoup s’accordèrent pour trouver ce livre « moins intéressant » et « moins novateur » que les précédents.

Le titre était déjà tout un programme. Il ne laissait guère de doute quant à la direction empruntée par l’écrivaine. Il était grand temps de la ramener à de plus raisonnables ambitions littéraires.

Il était temps de lui rappeler par qui et pourquoi elle avait été fabriquée.

Il était temps de lui rappeler qu’aucune étincelle de liberté ne résiste à la puissance ignifuge des extincteurs de la Culture.

Il était temps de lui rappeler que ce n’est pas l’immuabilité du silence qui peut condamner un écrivain, mais l’incessante insignifiance des bavardages.

Le moyen le plus sûr pour qu’il ne puisse s’y soustraire est d’une simplicité effarante : Il suffit de le convaincre d’entrer dans le club de ceux qui les profèrent, en profitant de cette période de doute insufflée par la société elle-même. Lui offrir une « tribune » dans un journal ou un autre est une des méthodes les plus sûrement éprouvées par les maquereaux du nihilisme alphabétisé.

Peu de temps après la parution d’A ciel ouvert, alors que la critique journalistique poursuivait ses valses-hésitations autour de la « nouvelle Nelly Arcan », l’hebdomadaire gratuit ICI-MONTREAL parvint à l’attirer dans ses colonnes même pas infernales, et le ciel enfin offert se transforma irrésistiblement en une nouvelle cellule carcérale, celle de la presse à poncifs humanitaires, celle des pigistes guévaristes à la petite semaine, celle des « transgressifs » à géométrie phantasmatique variable, celle qui aimait bien Nelly Arcan, mais sous la neige carbonique des idées reçues.

Ainsi Nelly Arcan devint chroniqueuse socio-culturelle pour une vulgaire machinerie du nihilisme soft alors même que les cieux littéraires s’étaient enfin ouverts dans l’orage de la krisis ontologique, avaient avalé le monde, et permis à toutes les identités de sa personne de se réunir tout en restant disjointes bref, au moment où elle était devenue un écrivain à part entière.

Certes, je n’affirmerais pas ici qu’on a voulu sa mort stricto sensu, qu’un complot conscient a déterminé son geste, mais plutôt qu’on a tout fait (ce « on » amorphe et venimeux du collectif anonyme social) pour que ce désir thanatique que j’évoquais au début puisse revenir à l’avant-plan par la voie même qui ouvrait sur l’espérance. L’Agence de Programmation Générale n’est ni vénale ni cruelle, elle ne poursuit aucun intérêt spécifique, elle est la nature même de l’Homme de la Chute, elle est juste la métaphore actualisée de la masse humaine et de tous les moyens dont elle dispose pour faire taire toute singularité émergente.

Nelly Arcan risquait de devenir un être libre. Et elle risquait de le faire savoir. On comprend l’empressement qu’on a mis pour en faire une journaliste.

On comprend pourquoi on a voulu à ce point qu’elle reste dans le camp de la mort.

Maurice G.Dantec, le 10 octobre 2009

1- Il se reconnaîtra assez vite sans que j’ai besoin de le citer.

DANTEC Maurice G

DANTEC Maurice G

Maurice George Dantec naît à Grenoble le 13 juin 1959. D’une famille communiste, père journaliste et mère couturière. Il passe la majeure partie de son enfance à Ivry-sur-Seine, dans la banlieue « rouge ». À l’âge de 5 ans, de violentes crises d’asthme vont éveiller en lui « d’atroces angoisses de mort imminente », dont le souvenir va hanter son adolescence.

En 1971, il entre au lycée Romain-Rolland, où il rencontre Jean-Bernard Pouy, futur créateur du Poulpe, qui fait naître chez lui l’attirance vers la littérature noire américaine de l’époque. Très tôt, il devient également un fervent lecteur de Nietzsche et Gilles Deleuze. À la fin des années 1970, une fois le bac en poche, il débute des études de lettres modernes qu’il abandonne vite pour fonder un groupe de rock du nom d’« Artefact ». Durant les années 1980, il continue ses aventures musicales tout en travaillant en tant que rédacteur de publicité. Après avoir créé, en 1991, sans succès, une société de communication multimédia, il décide de se « mettre à écrire sérieusement », tout en travaillant dans une agence de télémarketing. Sur recommandation de Jean-Bernard Pouy, il soumet en 1992 à Patrick Raynal, directeur de la collection Série Noire, un « volumineux et impubliable manuscrit de cinq cents feuillets de deux mille signes » : l’éditeur l’encourage alors vivement à lui livrer un autre ouvrage.

Un an plus tard Les Éditions Gallimard publient La Sirène rouge, dans la collection Série noire en 1993, qui a été adapté au cinéma en 2002. À mi-chemin entre le polar et le roman-feuilleton, très remarqué par la critique, ce premier ouvrage remporte le Trophée 813 du meilleur roman policier et deviendra un classique en moins de 10 ans.

Succès fulgurant et deux ans plus tard, avec Les Racines du mal, en 1995, il signe un second roman mâtiné de polar et de science-fiction. Ce roman culte va faire de lui le chef de file de ce qu’on appelle l’école du néo-polar. Le public est pris par surprise, les éditeurs aussi. Ce qui ne l’empêchera pas de décrocher le Grand Prix de l’Imaginaire et le Prix Rosny Aîné en 1996.

La suite de Babylon Babies

Entretien de l’agent de Maurice Dantec pour FLUCTUAT.NET par Benjamin Berton

La suite de Babylon Babies

“On parlait pas plus tard que la semaine dernière de la campagne de promotion qui se mettait en oeuvre autour du nouveau livre de Dantec (à paraître en janvier 2012). En dévoilant ce matin les deux premiers trailers de son roman, Maurice Dantec en a non seulement livré le titre, Satellite Sisters, mais aussi annoncé une autre surprise de taille : le livre, qu’on annonçait aux éditions Rivages, sera autoédité et diffusé en exclusivité sur une plateforme à venir. Les quelques indices liés à son contenu constituent quant à eux une formidable promesse pour ses lecteurs de la première heure et les autres : Satellite Sisters sera la suite de Babylon babies et une sorte de All Star Game, où l’auteur des Racines du mal fera intervenir l’ensemble de ses personnages majeurs. Pour mieux comprendre ce choix de l’auto-édition, et en attendant d’en savoir plus sur cette nouvelle aventure cosmique, on a posé quelques questions à David Kersan, agent de l’auteur et réalisateur des trailers drôlement séduisants de ce roman.” Interview express de Fluctuat.net par Benjamin Berton.

1. On connaît depuis aujourd’hui le titre du nouveau roman de Dantec qui sortira en 2012 : Satellite Sisters. La “suite” de Babylon Babies. Le roman est-il achevé ? Pouvez-vous nous livrer un indice (la première phrase?, mot ?), un élément mystère…. ?

Satellite Sisters, car les Babylon Babies, les jumelles Zorn, ont grandi vous savez… Je peux vous indiquer que le livre s’ouvre sur Hugo Cornelius Toorop réalisant le premier attentat orbital de l’Histoire. Tous les célèbres personnages de Dantec seront partie prenante de l’aventure, d’Alice Kristensen (La Sirène Rouge), à Darquandier, Joe-Jane, Marie Zorn et les jumelles Sara et Ieva, Toorop naturellement jusqu’au tueur mythique des Racines du Mal, Andreas Schaltzmann. J’en suis à ma seconde lecture, et à l’heure où j’écris ces lignes, Toorop prend un bain de soufre dans la jungle équatoriale.

2. Si vous aviez à définir le livre en quelques mots…

A l’opposé de son dernier roman qui n’était pas une vraie suite de Villa Vortex, Satellite Sisters est la vraie suite de Babylon Babies, la reprise de l’histoire, des personnages et de l’écriture pop qui le caractérise. C’est un roman d’anticipation à trente secondes.

3. Le trailer est livré quasiment un an avant la sortie du livre. Avez-vous travaillé directement avec Dantec sur la promotion du livre ? Pourquoi vous y prenez vous si longtemps à l’avance ?

Dès que je réalise un trailer, il est adressé à Maurice Dantec dans la foulée, mon travail est d’anticiper au maximum ses remarques sur le fil narratif mais son avis reste essentiel. Et comme je vais en diffuser un par mois jusqu’à la sortie, j’ai donc carte all access à Satellite Sisters qui jouira d’une nouvelle liberté promotionnelle. Concernant la précocité de diffusion des deux premiers trailers, nous estimons qu’une année n’est pas de trop pour que son public, vaste et hétérogène, intègre l’idée que désormais ses livres, romans et futurs journaux se vendront exclusivement depuis son futur site officiel que je lancerai tout début 2012, en collaboration avec une agence de développeurs américains.

4.  Le livre sort en auto-édition. J’en étais resté au “deal” avec Rivages. Que s’est-il passé ? J’imagine que c’est un choix plus qu’une obligation ?

Lorsque nous avons établi une sorte d’accord verbal, fin 2009, rien n’était finalisé contractuellement. Maurice Dantec avait rencontré un haut cadre de la Maison à Montréal, nous avions parlé d’un projet de roman, en décembre de la même année, il en a commencé l’écriture mais quelques semaines plus tard, il a pris la décision de ne plus continuer ce roman et de tout réinitialiser en se basant sur son véritable désir : écrire la suite de Babylon Babies et par-dessus tout, maintenir, voire accroître l’espace de liberté acquis depuis son départ des éditions Albin Michel. Dès que cela fut clairement décidé, nous avons immédiatement pensé à reprendre une idée qui nous avait traversé l’esprit après son départ de chez Albin et l’information que de nombreux libraires boycottaient son œuvre, refusait des mises en place digne de son rang en nous inspirant de ce que faisaient des groupes rock comme NIN, Prince, Crystal Method, Radiohead, ou Stephen King qui est le premier écrivain à s’être autoédité via son site internet, soit l’application directe du “digital do it yourself”. Il y a deux mois, Maurice Dantec a renoncé à plusieurs propositions de contrat pour Satellite Sisters, et je viens d’en décliner une nouvelle, reçue cet après-midi d’une major de l’édition. Sa notoriété lui permet aujourd’hui de s’autoéditer et cette nouvelle liberté n’a aucun prix, sans compter qu’elle lui permettra de diffuser également son travail musical. Je vais désormais me consacrer à la fabrication de sa future plateforme de vente qui sera disponible via mauricedantec.com. Le paiement en ligne, sécurisé, sera assuré par Amazon.fr ou Paypal, au choix, les livraisons à domiciles impactées sur des délais express, une hotline disponible dès la sortie du livre, et une dizaine de points de vente existeront Paris intra-muros ainsi que dans quelques grandes villes de Province et d’Europe francophone. Précisons enfin que seul le livre au format papier sera disponible, aucune version digitale, ni poche ne sera envisagée. Une tournée promotionnelle en France est programmée (télévision, radio, presse papier) ainsi qu’une tournée de dédicaces en janvier/février 2012 dans plusieurs villes, énumérées en fin du trailer 02 de Satellite Sisters. Une nouvelle ère s’ouvre pour les artistes.

LES DERNIERS HOMMES LIBRES

Les derniers hommes libres

La nature raisonnable a donc toujours le libre choix,

puisqu’elle a toujours le pouvoir de garder

la droiture de la volonté pour elle-même.

Saint Anselme de Cantorbéry, De Libertate Arbitrii (10-11)

Les États-Unis d’Europe comptent 26 Cantons

Il y a deux jours, un petit pays isolé au centre de l’Europe occidentale, connu et moqué pour être un vulgaire « coffre-fort », a démontré qu’il était une forteresse du monde libre, une citadelle de la civilisation chrétienne et européenne, un sanctuaire de nos souverainetés historiques menacées par les agences humanitaires/néocommunistes de la Gouvernance Globale, bref, tout ce que haïssent ou méprisent les valets de la social-démocratie bruxelloise, comme tous les pitres qui s’agitent avec leurs « alternatives néo-nationalistes ».

Pour le Jamaat-ud-Dawa, aile publique présumée du groupe armé islamiste pakistanais interdit Lashkar-e-Taïba (accusé par l’Inde d’avoir perpétré les attentats de Bombay), “cette nouvelle décision viole les principes de compréhension mutuelle et de tolérance religieuse”.

On ne vantera jamais assez les talents comiques, souvent mal reconnus, des abrutis islamistes. Mais rien n’égale ceux de leurs esclaves nihilistes, égarés par troupeaux entiers au sein de nos « démocraties ».

Car pour Alain Bonnet de Soral et son comité « Égalisation-et-Réconcialité », le diagnostic est très exactement le même. Ainsi que pour les Indigènes de la République, les « nationaux-révolutionnaires » dhimmisés, Daniel Cohn-Bendit, Caroline Fourest, Ségolène Royal, Jean-Luc Mélanchon, le Parti Communiste, la droite carlabruniste, François Bayrou, Edgar Morin, Bernard Kouchner, les Verts (dans tous les sens du terme), les altermondialistes, les Francs-Maçons trotskistes, le « Nouveau Centre », la « Nouvelle Droite » – autant dire la Très-Vieille-Gauche –, bref pour l’ensemble du champ politique français, à jamais circonscrit dans la mélasse laxative du jacobinisme.

Pourtant, c’est désormais toute l’Europe, la vraie, la seule, la nôtre, qui montre lumineusement la direction. De la Hollande au Royaume-Uni, de l’Allemagne et de l’Autriche aux pays slaves, du Danemark à l’Italie, et désormais à la Suisse, la révolte des nations européennes prend l’allure d’une authentique guerre ouverte contre les institutions mortifères et liberticides du néo-communisme mondial et ses diverses succursales régionales.

Mais la France fait-elle partie de cette Europe ? En a-t-elle jamais fait partie ? Est-elle même prête à songer la rejoindre dans sa lutte pour sa survie civilisationnelle ?

Comme d’habitude, la République des Droits de l’Homme saura fort bien se dresser contre le Devoir d’être Libre, elle tentera d’abattre tous les autres peuples européens s’il le faut, afin de préserver ses intérêts financiers pétro-militaires arabiques, ses flux migratoires islamisés, et son asservissement à l’UE et à l’ONU.

La Suisse est donc le pays des derniers hommes libres. À tous égards, leur conception de la démocratie est bien plus proche de la notion d’un Nord-américain (d’origine européenne, faut-il le rappeler ?) que de celle d’un descendant des guillotineurs et des génocidaires de la République franc-maçonne. Authentique fédération « trinationale », la souveraineté populaire n’y est pas un vain mot, les entités territoriales y jouent un rôle décisif, analogue au Collège Électoral américain, et tout citoyen y est un soldat. Sans parler de sa liberté fiscale et de l’équivalent helvétique du second amendement qui singularise à jamais cette nation de toutes celles qui vivent sous la tutelle des agences de contrôle humanitaire de l’Union Européenne.

Elle est le pays des derniers hommes libres, on comprend mieux dès lors pourquoi cette nation d’esclaves qu’est la République Française a réagi avec un tel consensus à son initiative.

L’Hyperium des Nations Libres contre la GoGlob

Pendant que tous les tenanciers des bordels idéologiques de la République braillent à qui mieux mieux contre l’axe américano-sioniste, l’Histoire se fait, sous leurs yeux de larves myopes, sous leurs nez accommodés à leur propre pestilence, mais bien au-dessus de leurs anus féconds en théories politiques pour vers solitaires. Aux États-Unis et à Israël, il faut en effet ajouter les Cantons suisses qui ont voté contre l’invasion, une demi-douzaine de pays européens où la tension anti-islamique ne fait que s’intensifier chaque jour que Dieu fait, l’Inde, berceau de notre civilisation, la nation australienne, qui a déjà pris ses dispositions contre les adeptes de la sharia, tout comme le Canada, sans parler du peuple russe, qui ne s’en laisse pas conter et subit déjà les rétorsions des hérétiques de la Mecque, ou des « hérétiques » de ces derniers, en provenance de Téhéran.

La « France » de Dieudonné montre ainsi son véritable visage : une unanimité de fond, ontologique, définitive, et mortelle.

Cette nation de lopettes finira où elle se doit, là où les vrais Européens l’enterreront, sans fleurs ni couronnes, recouverte de ses propres cendres.

Cette Europe-Monde surgira de la destruction de ce qui se fait passer pour elle, ce simulacre onuzi dénommé Commission de Bruxelles et dont Paris est le principal bras séculier.

Elle recentrera le projet hégémonique et civilisateur que nous avons propagé depuis trois millénaires sans la moindre interruption, sinon celle des cinquante ou cent dernières années, converties à la panoplie intégrale des nihilismes, que la GoGlob se charge maintenant d’unifier à l’usage de toute l’humanité.

Zentropa : l’Europe historique enfin unie dans le respect de ses singularités et de sa différence.
Westropa : l’axe trans-hémisphérique Amérique du Nord/Extrême-Occident austral.
Ostropa : la Grande Russie orthodoxe, aux avant-postes depuis 10 siècles.

Cette Tri-Unité de la civilisation pan-européenne n’est rendue possible que par la guerre de cent ans qui vient de commencer. Elle n’est rendue possible que par la disjonction des  civilisations (et non leur « choc », avis aux bouffons qui me prennent pour un thuriféraire de Huntington), j’oserais même dire qu’elle ne peut s’actualiser que parce que cette guerre apporte la démonstration qu’il n’y a qu’une seule civilisation à l’œuvre aujourd’hui, contre les pathologies mentales devenues « sociétés » ou « religions » et qui forment désormais la majorité démocratique de l’Assemblée Générale de la Gouvernance Globale.

Cette civilisation est née de la rencontre entre trois entités fondatrices : les nations celtes, la culture gréco-romaine, les confédérations germaniques.

Elle s’est ensuite divisée en trois branches distinctes du Christianisme, ce qui n’est un « hasard » que pour un républicain portant un nom à particule, mais c’est précisément de cette disjonction trinitaire que le projet de synthèse réunificatrice prend tout son sens. Cette guerre que les pousseurs de désert croient nous imposer est inscrite depuis longtemps dans le calendrier de l’Histoire.

Il faut prier, vraiment, pour que les Iraniens se dotent de leur bombinette atomique. Dès qu’ils la posséderont, ils comprendront ce que signifie faire partie du « club nucléaire » lorsque l’on dépend quasi-intégralement de ressources extérieures pour y parvenir.

Du jour au lendemain, des milliers d’ogives bien plus perfectionnées que les vôtres sont pointées sur votre pays, chacune de ses cités, la moindre de ses villes.

Et le temps que vous ayez à peu près atteint le niveau requis, la civilisation que vous vouliez menacer a déjà inventé l’arme d’après, celle qui renvoie tout votre uranium enrichi au niveau de la poudre noire.

Delenda Est U.N.O.

Nul besoin d’un « burst » solaire en 2012 pour venir détruire the world as we know it.

Nous allons fort bien nous en occuper nous-mêmes. Il est temps.

Il est temps, en effet, de refonder le projet civilisateur qui a guidé l’humanité pendant 3000 ans, et qui nous permet de concevoir la division irrémédiable qui est en train de s’opérer comme la plus grande chance de s’affranchir, au sens strict, de la dictature démocratique mondiale.

Désormais, la guerre pour la restauration de l’Homme Libre, c’est-à-dire historiquement souverain, va moins se livrer contre les adeptes de la Loi Coranique que contre les collaborateurs, et ils sont myriades, de cette entité post-nazie dénommée ONU.

Disons, pour être plus précis, que les deux batailles n’en forment qu’une seule, dès lors que l’on sait que la Conférence des Pays Islamiques et ses divers alliés tiers-mondistes, socialistes, « bolivaristes » et  libéraux-démocrates, forment désormais un bloc majoritaire au sein de la GoGlob.

L’Hyperium des Nations Libres, cet anneau de souverainetés solidaires, n’émergera donc, comme toutes les civilisations fondatrices, qu’en tant que résultante d’un conflit nodal, désormais planétaire, voire extra-orbital, et où sa Constitution, organique comme écrite, ne pourra voir le jour qu’en tant qu’Acte de Séparation absolu avec l’État Supranational qui se met en place.

Le IVe Reich écolo-eugéniste/multiculturaliste/socialo-islamisé qui forme désormais l’Agence de Gestion du « Parc Humain » est le pire complot jamais ourdi contre l’homme au cours de toute son histoire, la plus ténébreuse obstruction à son devenir dont il ait eu à forcer le passage, lui et l’ensemble des formes de vie de cette planète. Les complices de ce totalitarisme démocratique sont des blocs de pays, des partis politiques officiels, des commissions des Droits de l’Homme, des juges, des dirigeants syndicaux, des organisations humanitaires « non gouvernementales », des institutions internationales, des « leaders d’opinion », des journalistes, des patrons de presse, des hommes d’affaires et des lobbyistes professionnels, de petits fonctionnaires d’État, de hauts administrateurs, des animateurs de télévision, des « artistes », comme aux bons vieux temps de toutes les collaborations.

Il est un outrage au Monde Créé. Il est l’entité démiurgique usurpatrice de ces crétins de gnostiques. Il est l’Ennemi.

Il doit être détruit.

By all means necessary.

Maurice G. Dantec, Montréal, le 1er décembre de l’An de Grâce deux mil neuf –

Wrath : la machine à laver programmable de l’internet

washing machine

“Il suffit d’observer quelques secondes son visage, ou ce qui en tient lieu, pour comprendre aussitôt le terme « ressentiment ».

Il suffit de lire sa prose de vespasienne à la bonde d’éjection bouchée par les étrons déversés par son propre organe phonatoire, pour sentir instinctivement que nous sommes placés devant un cas relevant de la plus stricte et orthodoxe psychopathologie.

Il suffit de lire les commentaires de ses fans – ses toutous de service devrais-je dire, dont un certain « boudiou », agenouillé devant son idole, dans l’attente de ses fluides logorrhéiques  – pour réaliser, abasourdi par tant de médiocrité mercantile, que pour ce troupeau de nains de jardin la littérature se borne à « des informations sourcées » concernant les chiffres de vente de tel ou tel auteur !

Il ne reste plus qu’à se demander dans quel bordel de campagne tous ces sursinges se rencontrent pour exercer leurs évidents talents de comiques.

Je ne vais pas épiloguer sur l’absence plus que manifeste du moindre talent littéraire de cette chevaline apparition et des divers amas de crottin qu’elle laisse derrière elle, comme autant de preuves désopilantes du rapport constant qu’exercent forme et sens, même dans le backroom où elle officie.

Juan Asensio aura fort bien circonscrit sa plus totale NULLITÉ, que peut-on faire contre le Néant ? RIEN justement, il n’y a rien à faire contre RIEN.

Mais si on ne peut rien faire contre, on peut au moins essayer de faire quelque chose POUR, non ?

Son apparence de mutante post-nucléaire nous entraîne en effet à un peu de compassion, même à Vancouver, ville réputée pour son ouverture d’esprit, je ne suis pas sûr que son intégration dans la société multi-ethnique de Colombie Britannique soit gagnée d’avance.

La laideur physique est rarement la conséquence de données génétiques. La laideur, la vraie, c’est justement l’apparition au grand jour de tout ce qui a été détruit, ou vicié, à l’intérieur. Et tout portrait de Lise Marie Jaillant confine à la perfection en ce sens : la destruction a été si parfaitement accomplie que c’est à se demander si nous avons encore affaire à une personne, ou à une simple pièce de mobilier douée de « parole ».

Une des choses les plus urgentes à faire est de l’encourager vivement à poursuivre ses activités de blogopathe. Tout d’abord, cela procure quelques cargaisons régulières d’humour involontaire et de connerie crasse, et cette détente des zygomatiques est à porter à son crédit. Évidemment, il faut varier les plaisirs et quelques attaques judiciaires en règle devraient nous permettre d’élargir le spectre de cette drolatique expérience.

Ensuite, on peut espérer qu’un jour une des personnes que la Mégère Psychowrathe aura diffamée ne passera pas par les voies traditionnelles pour lui rendre hommage, une telle compression de crétinisme, de perversité pour classe Maternelle, de jalousie, de haine de soi transférée sur l’autre, de puérilité paradoxalement gérontocratique, de puanteur existentielle, dans un seul cerveau hydrocéphale, il convient de dire que cela confine au miracle, et qu’un tel miracle se doit d’être honoré comme il se doit.

On n’a rien fait contre les idées tant qu’on n’a pas attaqué les personnes, disait fort justement Joseph de Maistre. Il faut dire que dans le cas qui nous occupe (à peine), l’aphorisme du Comte Savoyard nous serait de peu d’utilité, dans le sens où, précisément, moins encore que le fait patent qu’on ne peut trouver la moindre idée, même gestatoire, derrière ce front sur-dimensionné, le doute subsiste quant à savoir si  Lise-Marie Jaillant est une personne.

En parcourant sa prose d’androïde matriculé, je me suis demandé parfois s’il ne s’agissait pas en fait d’un simple robot logiciel mis au point par un laboratoire de Vancouver. Il faut bien saisir la différence fondamentale entre nullité et médiocrité, même la plus abyssale. Ce qui est médiocre reste humain, c’est même sa signature.

La nullité n’est pas vraiment de ce monde, elle participe de l’équarrissage digital de toute singularité, elle permet ainsi sans doute à un vulgaire composant électronique de simuler à la perfection une mythomane patentée avec un stock de paramètres neuro-psychiatriques affublé d’un nom de code féminin et du portrait d’une manipulation génétique ayant mal tourné.

Je me demande vraiment ce qui m’a fait quitter la France.”

Le 3 mars de l’An de Grâce deux mil dix.

Post-scriptum en date du 6 mars 2010 :

Depuis quelques heures, le robot logiciel de Vancouver dénommé Wrath semble en mesure d’imiter à la perfection une crise hallucinatoire aigüe de délire paranoïaque. Sur la plate-forme sursimiesque qui lui sert de “show-room”, il simule, avec un sens du détail proprement fascinant, les beuglements pathétiques d’une patiente atteinte d’une pathologie particulière qui lui fait lire des menaces de mort dans un texte servant de mode d’emploi pour le (dé)montage, ô combien délicat, d’un hybride de pièce de literie et de machine à café.
La simulation est à ce point réussie qu’elle parvient à susciter nombre de questions philosophiques d’une importance cruciale, comme :

  • Comment pourrait-on menacer de mort une “personne” qui n’a jamais vraiment existé ?
  • Comment éprouver une “haine” quelconque envers un dispositif électro-mécanique ?
  • Cet exploit des instituts de recherche informatique de Colombie Britannique mérite d’être salué.”

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